Regard posé en VendômoisÉconomie et société

Vendôme honore deux héroïnes

Il n’est pas courant que de nouvelles rues soient baptisées dans une commune. Vendôme vient, à l’occasion du nouveau lotissement à Courtiras, de nommer deux d’entre elles du patronyme de deux héroïnes vendômoises de la Seconde Guerre mondiale, Madeleine Billard et Lucienne Proux.

«Il y a très peu de place pour les femmes dans l’espace public alors qu’on compte beaucoup de personnalités féminines connues ou dans l’ombre. Il faut pouvoir donner de la visibilité aux femmes qui ont marqué l’histoire, qui ont fait preuve de courage et de détermination» déclarait lors de l’inauguration de ces deux plaques de rue, Minthy Mabiala-Boussi, adjointe à la mairie en charge de l’égalité Femme-Homme. C’est chose faite pour Madeleine Billard et Lucienne Proux dont le nom s’inscrit désormais pour rappeler leur engagement courageux.

En effet, à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, le cas des femmes engagées a été peu souligné. Rappelons que sur les 1 038 Compagnons de la Libération, reconnus par l’ordre de la Libération créé par le général de Gaulle, on compte seulement 6 femmes alors qu’elles furent aussi engagées que les hommes dans des mouvements de résistance. À l’exemple de Madeleine Billard que son arrière petite-fille a honoré lors de l’inauguration des plaques de rue, qui dès 1940 fait partie de la «faction qui ne voulait pas subir» l’occupant. Elle entre dans différents réseaux et se fait arrêter en novembre 1943 et après des tortures physiques et morales par la Gestapo, elle est déportée en janvier 1944 à Ravensbrück puis à Beendorf. «Elle peut enfin sortir de cette horreur lors de la libération des camps en avril 1945, elle est une des survivantes du «train fantôme» qui erre pendant 8 jours avec à son bord 140 prisonniers entassés par wagon à bestiaux» souligne sa descendante.

Quant à Lucienne Proux, originaire de Montoire-sur-le-Loir et qui s’installe à Vendôme en tant que brocanteuse, elle rejoint la résistance et apporte son aide à des parachutistes américains. Arrêtée en février 1944, elle subira elle aussi des tortures physiques et psychiques. Eenvoyée à Ravensbrück en mai 1944, elle décédera en mars 1945, quelques semaines avant la fin de la guerre.

La mémoire de ces deux femmes restera dorénavant gravée à jamais.

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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