Éditos

Restrictions budgétaires

En juin, le ministère des Sports, de la jeunesse et de la vie associative annonçait que 72 000 services civiques seraient renouvelés en 2025, soit 15 000 de moins que l’année dernière, à deux mois de la rentrée de septembre. Ce dispositif français, créé en 2010, pour encourager l’engagement citoyen des jeunes, permet aux 16/25 ans de se consacrer un temps déterminé à des missions d’intérêt général au sein d’association. Souvent, c’est également pour beaucoup un premier pas dans la vie professionnelle et un moyen d’épanouissement pour des jeunes, diplômés ou non, qui cherchent leur utilité dans ce monde. Rendant de nombreux services aux associations qui emploient un jeune sous ce contrat aidé, le service civique est donc, à l’heure où l’actualité montre une jeunesse fragile, pénalisé par cette annonce et, par ricochet, les aidés comme les aidants.

On a bien compris que la période actuelle est à la recherche d’économie à tout prix, mais pour ces missions d’intérêt général qui restent utiles autant pour l’employeur que l’employé, le jeune est indemnisé 620€ par mois pour une durée de contrat qui va de 6 à 12 mois. Il est indéniable que c’est une somme, mais, au regard des services rendus, cet argent public est bénéfique au développement des jeunes et au déploiement des missions des associations.

Le monde associatif en France emploie plus de 10% des salariés français et subit une dégradation de plus en plus marquée. Outre celles qui emploient, les associations sont toutes à la course aux subventions pour vivre. La baisse des budgets de l’État alloués aux communes est une conséquence supplémentaire et les associations peinent actuellement à survivre. Elles doivent donc se réinventer pour celles qui le peuvent et trouver des mécènes ou sponsors privés qui, eux aussi, se raréfient. Ce n’est pas trop grave pour un comité des fêtes qui peut organiser une manifestation qui sera a minima équilibrée mais pour celles qui travaillent vers des publics vulnérables cela peut devenir vite catastrophique.

Certaines font des choix malgré l’accroissement des besoins. À l’exemple des Restos du Cœur qui voient baisser chaque année leur enveloppe d’aide alors que les demandes augmentent. L’obligation pour eux alors de remonter les plafonds des bénéficiaires pour être éligible à cette aide vitale pour la survie des précaires. Cette baisse systématique des subventions aux associations les fragilise dans leur modèle et les collectivités sont face, elles aussi, à des arbitrages qui ne sont pas faits de gaîté de cœur. Une situation compliquée à gérer tant la situation financière dégradée causée par l’État demandant toujours plus d’économie des dépenses d’année en année. Un jeu d’équilibriste pour les élus s’engage pour ajuster les budgets annuels, sachant qu’au contraire de l’État, les collectivités, régions, départements, communautés et communes ont l’obligation d’équilibrer leur budget et ne peuvent dépenser plus de ce qu’elles gagnent ou reçoivent… Une raison supplémentaire de démobilisation pour certains maires à neuf mois des élections municipales !

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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