Le potager municipal alimente la cantine
Laurine, 9 ans, n’en revient toujours pas. Ce vendredi midi 17 octobre, lors du dernier déjeuner pris à la cantine avant les vacances de la Toussaint, elle vient de manger les radis qu’elle a semés à la rentrée. «Au menu, on avait aussi des carottes rapées et des frites préparées avec les légumes du potager de l’école.»
Même fierté pour Sacha, 8 ans, son voisin de table. “Moi qui mange peu, je vide plus souvent mon assiette, même avec des recettes que je ne connaissais pas comme un gateau chocolat-courgette!”
Maëlynn, 10 ans, ajoute qu’elle a arrosé les plants de tomates, patates et autres haricots verts. “Mais ça me fait bizarre de les manger !”
De quoi donner le sourire à Yann Le Reun de la jardinerie Nature & Co de Naveil qui a offert les dits plants de pommes de terre et plusieurs arbres fruitiers (kiwi, pommier, poirier, abricotier, cerisier) qui seront plantés après le déjeuner avec les membres du conseil municipal des jeunes (CMJ)
De la fourche à la fourchette
C’est ça la philosophie de la fourche à la fourchette des écoles de Naveil qui, depuis avril, emploie une maraîchère à temps complet. Louise Pyotte, ancienne salariée de Christophe Hay, restaurateur étoilé de Blois, est désormais celle qui alimente en légumes la cuisine scolaire qui jouxte le potager de 4.000 m2 créé sur le terrain municipal voisin de la rue de Tourteline et conduit en permaculture sans pesticide. “Louise partage son temps entre le potager et la coordination avec Rémi Dahuron, notre cuisinier, et l’encadrement des élèves en lien avec l’équipe pédagogique puisqu’elle a cette double formation qui nous a séduit pour l’embaucher. Et depuis, nous n’achetons plus de légumes. Les enfants mangent ce qu’ils voient pousser, en participant s’ils le souhaient à la culture, notamment lors de l’atelier potager de la pause méridienne qui fait un malheur”, assure Magali Marty Royer, maire.
La création du potager avec l’achat d’un mini tracteur, de deux serres et du matériel de jardinage a coûté 55.000€, subventionnés à 80% par le conseil départemental et l’Etat.”Nous avons repris l’idée de la mairie d’Argentat-sur-Dordogne (Corrèze) d’un circuit extra-court conduit avec succès depuis quatre ans et l’avons dupliquée rapidement avec le soutien des parents d’élèves et le vote à l ‘unanimité en conseil en septembre 2024. Et cette commune a repris notre idée de panier anti-gaspi proposé aux habitants en fin d’après-midi avec les plats non consommés par les enfants. Ainsi, la boucle est bouclée!”
Reste que la cantine de Naveil, par son côté précurseur, n’entre pas dans les cases de l’administration pour bénéficier d’un quelconque label. “Nous ne pouvons pas présenter la facture de l’achat de nos légumes puisque nous les produisons !” , conclut la maire avec le sourire.
Elise Peps