Éditos

Plus bête que la machine…

L’Intelligence Artificielle, la fameuse IA, est dans toutes les conversations. En effet, encore samedi dernier, lors d’un dîner entre amis, nous en avons discuté. Il y avait toutes les tendances, ceux qui l’utilisent presque quotidiennement, ceux qui sont en formation dans leur branche professionnelle et, enfin, ceux qui ignorent encore le phénomène. C’est un sujet, un de plus, qui divise, qui peut même radicaliser certains mais que l’on ne peut pas ignorer. On entend tout et son contraire, l’IA révolutionne ou tout au moins va révolutionner notre vie mais nos conversations également.

Ce nouveau système, qui tous les mois voire semaines, se transforme avec, à chaque fois des nouveautés, des calculs qui nous font tourner la tête et des performances qui nous dépassent. La puissance est exponentielle et on ne peut l’ignorer, sauf habiter dans une grotte ou au fin fond du Sahara. Cet édito, si vous le relisez dans quelques mois, sera déjà dépassé. Car je vous rassure, c’est bien sans IA que je conçois cet article ou billet d’humeur comme le diraient certains. Pourquoi demanderais-je à la machine et donc l’IA de faire ce que j’aime peut-être le plus c’est à dire réfléchir, lire, apprendre ou écrire à ma place ? Je désirerais plutôt qu’elle m’aide ou accomplisse ce que je déteste faire, le ménage par exemple.

Des études fort intéressantes mettent en exergue que, lorsqu’on utilise ces logiciels pour écrire un texte, restons dans mon domaine, certaines zones du cerveau sont mobilisées, principalement le cortex visuel, mais d’autres non comme celles de la compréhension ou la production du sens. Les chercheurs en concluent que cette utilisation, voire cette consommation quotidienne, apporte une réduction de la diversité des zones cérébrales mobilisées. Lorsqu’on demande à ces mêmes utilisateurs d’écrire un texte sans l’IA, ils ont évidemment du mal à réactiver les zones cérébrales utiles à l’écriture, devenant alors dépendants de l’outil. Pour les enfants, dont le cerveau est en formation, apprendre à lire et écrire et surtout pratiquer par la suite, est primordial pour leur développement. L’utiliser tous les jours et pour n’importe quel moment de sa vie, c’est affaiblir ses capacités de mémorisation, d’imagination, de décision et même de jugement !

N’oublions pas que ces machines sont entraînées par les hommes eux-mêmes, selon certains critères, certaines valeurs aussi et peuvent donc orienter les réponses par une idéologie délivrée très dépendante du contenu des données en renforçant les expressions majoritaires, le cas échéant aussi leur bêtise si elles en sont nourries. Et ce qui peut être me dérange le plus, c’est le monopole, une concentration du pouvoir dans les mains de quelques entreprises privées qui ont pour seul but, non pas l’universalité ou le bonheur pour tous, mais de rendre leurs utilisateurs accros. L’IA est polie et vous demande de façon aimable si vous voulez préciser votre question, louant même votre sagesse et en admirant votre progression, rendant même certains amoureux de leur IA ! Une addiction engendrant une désocialisation… au secours !

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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