Un phénix renaissant d’un bouquet de fleurs composé de quelque mille pièces dont certaines de la taille d’une tête d’épingle et de la finesse d’une feuille de papier à cigarette taillées dans les essences de bois les plus diverses… voilà l’œuvre avec laquelle Noémie Boulay est devenue lauréate du prix «avenir des métiers d’art». Une marqueterie fine, inventive, pleine de sens.
Le bois, Noémie le connaît dans tous ses états. Depuis l’arbre, car son père est exploitant forestier et menuisier de formation. C’est d’ailleurs le premier cursus qu’elle ait suivi en bac pro au lycée Ampère de Vendôme. Puis, deux ans durant, elle a suivi une formation d’ébéniste à Fougères, en Ille-et-Vilaine. Puis, Noémie part à Auray dans le Morbihan apprendre la restauration de mobilier ancien, elle obtient alors le titre tant convoité de meilleur apprenti de France (2019). Le perfectionnement passe par un nouveau déplacement, à Thiers et Le Puy-en-Velay, pour passer son brevet technique des métiers supérieur (BTMS) toujours en restauration de meubles en intervenant sur du mobilier classé. Des soucis de santé interrompent ce parcours sans faille mais lui donnent aussi une force et une maturité supplémentaires. Noémie est faite d’un bois qui plie et ne rompt pas. Elle complète encore sa maîtrise du matériau à L’Aigle, au lycée Napoléon, avec un CAP marqueterie et, c’est à l’issue de cette dernière formation qu’elle obtient ce premier prix interprofessionnel décerné par l’Institut pour les savoir-faire français.
Désormais, elle exerce son talent dans le domaine de la tabletterie en région parisienne. «Nous créons des boîtes, principalement des caves à cigares mais aussi des boîtes à bijoux, stylos, montres… y compris en sous-traitance pour des marques de luxe». Noémie travaille sur tout ce qui est pièce unique, prototype. Et, le week-end, elle rentre avec bonheur dans son Perche natal, respirer l’air des bois et se détendre en faisant… un peu de marqueterie à la maison.
