Regard posé en VendômoisÉconomie et société

Remise en forme

Pas d’enseigne ni de vitrine, juste la façade mignonnette d’une maison et de son jardin.

Mais accolé derrière, on découvre un grand bâtiment avec son bardage en bois, les ouvertures avec vue sur le clocher du village de Lunay 1400 habitants et … un atelier qui ferait pâlir plus d’un collectionneur de mobilier ancien !

taralon-ebiniste-1A l’opposé du merchandising et de la promo à tout va, il y a encore des artisans qui bossent avec uniquement les outils que sont leurs mains et leurs yeux. Atelier des plus rustique certes, mais où chaque élément, à part le classique établi, semble être bidouillé par l’artisan. Du fait “maison” comme ce chevalet spécifique pour caler et travailler debout sur l’ouvrage. On regarde, mais il n’y a pas d’écran ? Non ! Par contre, des tas d’outils pour la restauration du mobilier ancien.

Martine et Fabrice semblent former un bon tandem. Fabrice a su qu’il serait ébéniste dès l’adolescence. C’est ainsi. Il apprend, apprend et aime encore et toujours exercer son métier. Son plus, la restauration:

«Restaurer et ne pas se contenter de  refaire du beau mais d’aller chercher la cause de la détérioration.»

Comme un médecin qui ne se contente pas d’administrer un calmant mais de comprendre le «pourquoi de la maladie». Il restaure, répare des meubles anciens et se charge de leur faire reprendre aspect et fonctionnalité d’origine. Vaste programme ! Que de connaissances et de maitrises acquises pour  arriver au résultat que nous voyions. Il n’a pas «fait Boulle» mais «La Bonne Graine» qui fête ses 150 ans cette année, une très bonne école d’ameublement située dans le quartier qui était traditionnellement celui du meuble à Paris, le XIe. Avec un plus, des enseignants qui ont exercé le métier d’artisan. Armé de son super bagage et de ses années d’expérience (aux Puces de St Ouen) il sait que, un jour, il passera de l’autre côté et devra «monter son atelier».

Chose faite depuis les années 2000, retour au vert, là ou ils se sont connus en Vendômois. Martine, sa femme, décide de travailler avec son mari. Elle regarde, apprend, écoute et réalise. Vraiment le duo fonctionne. Durant l’interview, Martine ne cesse d’égrainer (un ponçage léger) de sublimes décors en laiton ornant un petit meuble en souffrance. Délicatement elle dépose les pièces :

«C’est un puzzle, dit-elle mais, sans plan.»

Après nettoyage, repositionnement et réencollage à la colle chaude, méthode ancienne, celle qui est réversible. Elle a sa petite tambouille qui mijote au chaud. Il s’agit d’un mélange d’os et de nerfs… (rassurons-nous, ce sont des poudres professionnelles).

Tous deux racontent l’épopée d’une commode Louis XIV qui a vécu avec eux durant deux ans et demi. Ils ont retrouvé son historique, le résultat «un petit bijou». Le client, un professionnel, leur a fait confiance et eux ont gagné le pari : celui de faire du vrai beau avec du travail et du temps.

Fabrice nous explique «La restauration, moins on la voit, mieux c’est…»

Si on lui demande s’il est un bon patron pour Martine il répond : «Impeccable !»

Ébénistes d’art, Martine et Fabrice Cormier
19, rue des petits près, 41360-Lunay
www.ebenistedart.fr, 02 54 72 05 83

Reportage Catherine Taralon
Photos Marc Broussard

Le Petit Vendômois

Mensuel gratuit depuis 32 ans, tiré à 28 000 exemplaires, le Petit Vendômois se veut proche de ses lecteurs, familier et convivial, sérieux sans se prendre au sérieux, ambitieux sans prétention…à l’image du Vendômois. Dans ses colonnes, on y trouve le Vendômois de toujours: celui d’hier, celui d’aujourd’hui, celui de demain (agenda, spectacles, concerts, expositions, fêtes et manifestations diverses, informations, échos, histoires et curiosités).

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