Éditos

Simple comme une lettre

Les Danois ont appris, en ce mois de mars, que les boîtes aux lettres de couleur rouge si caractéristiques du pays étaient vouées à disparaître. En effet, le service postal va cesser toute distribution de lettres à la fin de l’année et licencier un tiers de ses effectifs. La cause en est simple, la numérisation a pris le dessus sur l’expédition des lettres et a transformé en profondeur le secteur. Seul le service des colis de la PostNord se maintient, ses activités postales devraient être reprises par une entreprise de logistique privée. Rien d’étonnant tant les services postaux du monde entier, du Danemark en passant par l’Allemagne souffrent, une évolution naturelle, un marché qui n’est plus rentable à l’ère du numérique mais, il me semble, un service public primordial pourtant.

En France, la Poste est aujourd’hui un élément essentiel du transport du courrier mais pour combien de temps encore ? Nous avons bien vu dans nos campagnes, les établissements fermés les uns après les autres, laissant certains commerces, supérettes ou autres reprendre le service postal avec ces «points relais». L’évolution est rapide, le groupe La Poste qui a changé de statuts en 2010, devient une société anonyme à capitaux publics avec un double régime statutaire, fonctionnaire employé avant ce changement et salarié sous contrat de droit privé depuis. La Poste doit s’adapter aux nouvelles habitudes des consommateurs et à cette mondialisation exponentielle de la société, l’obligeant à se transformer.

Au XXIe siècle, La Poste se réinvente donc face à tous ces bouleversements mais à quel prix ? Elle connaît une évolution dans son premier métier, le courrier et cherche de nouveaux marchés avec un dispositif surdimensionné par rapport aux volumes de courrier en chute libre. Elle s’impose désormais comme un acteur majeur dans les secteurs de la logistique, de l’e-commerce, et du service bancaire accélérant la diversification de ses activités avec tout de même un effectif de 250 000 postiers dont 60 000 facteurs qui ont distribué, en 2024, moins de 6 milliards de plis contre 18 milliards en 2009.

Cependant, aujourd’hui, après la disparition du timbre rouge qui illustre les profondes mutations de l’institution, notre lettre n’est plus distribuée qu’avec le timbre vert à J+2 ou J+3 et dans certaines zones reculées le courrier est acheminé seulement quelques jours par semaine, là où le facteur passait quotidiennement. Vous étiez rassuré que votre grand-mère ait au moins une visite par jour, désormais vous paierez le ¼ d’heure de causette là où avant le facteur dont vous connaissiez le prénom était un pilier du lien social en France. La Poste qui a abandonné les Télécommunication à la fin des années 80 vous vend depuis votre portable et son abonnement. Vous pouvez même passer votre code de la route, j’ai cru à une blague à l’époque de sa mise en place. On se met alors à rêver devant le film « Jour de fête » de Jacques Tati, peut-être la nostalgie d’un « c’était mieux avant », plus simple dans tous les cas.

Le Petit Vendômois

Mensuel gratuit depuis 32 ans, tiré à 28 000 exemplaires, le Petit Vendômois se veut proche de ses lecteurs, familier et convivial, sérieux sans se prendre au sérieux, ambitieux sans prétention…à l’image du Vendômois. Dans ses colonnes, on y trouve le Vendômois de toujours: celui d’hier, celui d’aujourd’hui, celui de demain (agenda, spectacles, concerts, expositions, fêtes et manifestations diverses, informations, échos, histoires et curiosités).

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