L’importante question du mix énergétique
Si l’énergie était déjà au cœur des préoccupations européennes, notamment pour des questions budgétaires autant qu’environnementales, la guerre en Ukraine a dynamisé la définition d’un cadre commun. Ainsi, pour favoriser l’indépendance énergétique des pays membres, la Commission européenne a présenté, le 18 mai 2022, une feuille de route baptisée REPowerEU dont l’objectif est de réduire drastiquement les importations de gaz russe jusqu’à s’en passer totalement à l’horizon 2027.
Ambitieux horizon dont la stratégie repose sur quatre piliers : économiser de l’énergie, remplacer les énergies fossiles russes par d’autres hydrocarbures, promouvoir les énergies renouvelables (dont la part dans la consommation d’énergie finale de l’UE est censée atteindre 42,5 % en 2030) et investir dans de nouvelles infrastructures comme des terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL).
En France, le Ministère dédié donne les chiffres de 2023 «La production d’énergie primaire s’élève à 1 420 TWh en France entière, en hausse de 13,3 % par rapport à 2022. Son augmentation est essentiellement imputable au rebond de la production nucléaire qui représente 72 % de la production primaire (+ 14,7 %, à 1 025 TWh). Du fait du redémarrage de plusieurs réacteurs affectés par la corrosion sous contrainte, la disponibilité du parc nucléaire s’améliore nettement en 2023 par rapport à 2022 sans retrouver toutefois son niveau de 2021 ni même de 2020, année où la production avait pourtant été pénalisée par la crise sanitaire. La production d’origine renouvelable (hydraulique, éolien, biomasse, biocarburants, biogaz…) augmente très nettement en 2023 en raison de l’accélération du développement des capacités installées et de conditions météorologiques plus favorables qu’en 2022. La production primaire d’énergie fossile est marginale (10 TWh).» De fait, la consommation d’énergie française se répartit de la manière suivante : 40 % pour le nucléaire, 30 % pour pétrole et hydrocarbures, 15 % d’énergies renouvelables, 12 % pour le gaz et 3 % pour les combustibles solides.
Le frein en matière de renouvelable repose essentiellement sur l’aléa météorologique car le photovoltaïque produit peu ou pas en l’absence d’ensoleillement (et oui !). Cela pourrait être compensé par l’éolien car le vent est souvent présent lorsque les intempéries gênent l’ensoleillement. Mais, tout n’est pas si simple et les différents projets d’implantation d’éoliennes trouvent aujourd’hui des oppositions farouches. En Vendômois, celui de Danzé Epuisay, est symptomatique. Fondamentalement, c’est le choix de l’implantation qui est contesté et qui fait, localement, l’unanimité.