Éditos

De toute urgence

Cet été, j’ai dû subir une hospitalisation d’une semaine comme cela arrive à beaucoup de monde. Cela m’a marqué car, à vrai dire, je suis peu malade, une chance que je mesure chaque jour et encore plus aujourd’hui. D’abord admis aux Urgences à Vendôme, l’accueil en ce dimanche de juillet fut bienveillant, le personnel a pris soin de moi immédiatement, pratiquant plusieurs examens dont un scan. Admis au centre hospitalier de Blois, en service gastro-entérologie, pour quelques jours d’observation et examens divers, le service a été, là aussi, prévenant et cordial. Spécialistes et infirmières ont pris le temps de bien comprendre mon état afin d’adapter le meilleur protocole pour ma guérison.

Cette infection qui, au final, fut résolue assez rapidement, m’a particulièrement interpelé sur notre système hospitalier public que je voyais, de mes yeux, en direct pendant ces quelques jours. Le secteur de la santé en général et plus particulièrement l’hôpital public reste inquiet avant les annonces du budget 2026. Pas une année sans qu’on parle de la situation catastrophique, cet état de crise de l’hôpital que ce soit avec l’Etat qui désire « moins d’hôpital » avec ce virage ambulatoire et « moins de moyens » avec les économies demandées.

Comme un lancinant refrain qui revient régulièrement : l’hôpital doit-il être source de profits comparable à une entreprise en appliquant les mêmes concepts ? Il est évident que la réponse ne peut être que non, même si l’objectif est bien de réduire les coûts mais sans sacrifier la qualité des soins. Le système actuel, dénoncé par beaucoup, basé sur la tarification à l’acte, le fameux T2A incite à multiplier les hospitalisations, parfois même inutiles et à créer également des inégalités entre les établissements comme entre les services. Il y a les actes qui coûtent et ceux, au contraire, qui sont rentables.

Pour certains, l’articulation entre la médecine de ville et l’hôpital fait partie des enjeux de demain pour que le système hospitalier puisse faire ces fameuses économies. En effet, sur le marché de l’offre de soins en France, la place donnée à la médecine de ville est cruciale avec, on le voit, le recours croissant aux services d’urgence par manque de médecins dans les zones blanches accentuant le phénomène. Le sujet est évidemment complexe avec cette crise depuis plus de 10 ans, sûrement le résultat de choix politiques, certains dénonçant même le rôle actif de l’Etat dans cette fragilisation, une stratégie diabolique visant à se mettre en situation d’intervention qui permettrait d’imposer leurs choix comme dernière bouée de sauvetage.

En attendant, je suis sorti de l’hôpital sans rien payer, soigné « gratuitement » par de grands médecins. Je me suis arrêté à la pharmacie pour récupérer les médicaments de mon ordonnance et l’on ne m’a rien demandé non plus… Il faut bien avoir conscience de cette chance, si spécifique à la France, ces soins universels, mais jusqu’à quand ?

 

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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