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Les chemises du passé

L’exposition Transposition de Laurence Bernard, prévue en septembre est une invitation tactile au souvenir des tissus oubliés. D’ici là, l’artiste a besoin de vous.

En juillet 2010, au milieu de draps anciens étalés au sol de son atelier, Laurence Bernard découvre trois chemises de femme datant du XIXe siècle. Autrefois camisoles, ces chemises en lin et en chanvre, coupe trapèze et chiffrées sont des vêtements rudimentaires.

«Plus je les regardais, plus mon sentiment prenait  forme, l’envie de les faire revivre. Seule face à la robe, matérialisation du corps humain, j’imaginais la femme qui l’avait tissée, cousue, brodée, portée nuit et jour, lavée, repassée, rapiécée.. Je rentrais dans son intimité, dans son corps de jeune mariée, de mère puis de grand-mère.»

transposition-2Chaque chemise à son caractère : usée, très douce ou bien rêche. Après plusieurs mois, l’exposition a pris forme : suspendues par un fil de lin sur de frêles bambous, à la hauteur des yeux, les chemises forment un mobile géant. Le visiteur passe au travers, tourne autour, les caresse pour sentir les textures des peintures et des encres, la sensibilité des fils.

Laurence Bernard a tout de suite imaginé une continuité, aller au-delà de ses trois pièces, faire grandir l’installation. Une première présentation au public a eu lieu en septembre 2010. Depuis, après un appel au don, du fond des armoires familiales, d’autres chemises sont venues rejoindre leurs cousines peintes.

«Chaque vêtement a sa place, son dessin et son caractère, retravaillé avec mes propres outils, ma matière. Selon les familles, les régions et les pays, l’ouvrage» s’enrichit, se défait, se reconstitue. Chaque nouvelle pièce remet en question l’installation et, au fil du temps, Transposition prend forme. Chaque don est photographié avant et après mon intervention, les donateurs référencés et je garde précieusement l’histoire de la chemise, forme de chroniques familiales qu’ils ont bien voulu me confier.»

En pénétrant l’installation le visiteur évolue dans une époque révolue, il perçoit les histoires, les matières font appel à ses souvenirs. Il regarde cette robe de forme rationnelle et universelle, vêtement populaire du XIXe siècle ou s’inscrit la mémoire des femmes. Les camisoles flottent dans les airs, à la limite du vivant.

De trois pièces en 2010, elles sont passées à cinquante en 2016. Transposition sera à Vendôme dans le cadre des Expos de la Chapelle, du 10 septembre au 9 octobre.

Laurence Bernard fait un appel aux dons.
Vous avez une chemise ancienne et vous souhaitez participer, une malle en osier accueille vos chemises à la bibliothèque du parc Ronsard à Vendôme jusqu’au 30 avril (aux heures d’ouverture de la bibliothèque). Votre don fera partie de l’exposition en septembre.

Légende photo 1 : TRANSPOSITION A BOURGES / photo-Eva Bernard
Légende photo 2 : rencontre avec l’artiste (DCLRI  CPV)

Le Petit Vendômois

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