Écrire, aussi vital que de respirer
Professeur au collège Saint-Joseph à Vendôme mais également peintre avec une première exposition en octobre à la résidence Clémenceau, Rodolphe Ndong Ngoua, Vendômois d’origine gabonaise, sort son premier roman « Les âmes se consument en silence » aux Editions L’Harmattan à la mi-décembre.
Cette histoire est un mélange de beaucoup d’histoires dans un pays imaginé par l’auteur, une première œuvre publiée qui a demandé près de trois ans de travail avec l’éditeur parisien.
Au départ, il a envoyé son roman comme beaucoup d’écrivains à de nombreux éditeurs. Des refus polis bien évidemment mais toujours justifiés. Même L’Harmattan l’a refusé la première fois en précisant cependant à Rodolphe qu’il y avait du potentiel et que cela méritait d’être retravaillé. « Un travail commun alors s’est engagé avec l’éditeur. Ils m’ont donné des pistes pour améliorer mon roman, des propositions enrichissantes que Marc Bye Bekale, directeur de la collection « Etudes afro-diasporiques » m’a suggérées jusqu’à la dernière minute. C’est très intéressant, on en apprend beaucoup et cela permet d’améliorer son écriture » détaille Rodolphe Ndong Ngoua. Même s’il ne cache pas que sa première lectrice est sa femme Nathalie qui a su avoir ce regard détaché de grande lectrice dans la vie.
Travailleur acharné, Rodolphe se met quotidiennement à son bureau tôt le matin, lorsque la maison dort encore, une activité quotidienne dont il a besoin. Passant toujours du manuscrit au tapuscrit, s’inspirant également d’un carnet où chaque jour il note ce qu’il voit ou pense. « Dans ces calepins, je prends n’importe quelle note, quel que soit l’endroit où je suis, elles nourrissent mon imaginaire. Ce que j’y écris sont simplement des bribes de choses dans lesquelles je puise régulièrement pour relancer mon texte lorsque l’inspiration vient à manquer » poursuit-il.
Rodolphe a déjà sous le coude quinze romans écrits dans son ordinateur et ce premier roman sorti en édition est le premier écrit dès 2009. Car il s’est mis à (ré)écrire lorsque fin 2008, il perd sa grand-mère gabonaise aimée. « J’ai hérité de beaucoup de choses d’elle et de ma mère bien sûr. J’ai eu une enfance très féminine, élevé par des femmes jusqu’à mes 24 ans lorsque je pars poursuivre mes études en France. Ce décès me plongeait dans la nostalgie des histoires que ma grand-mère me racontait. J’étais alors soumis à un fort contraste de sentiments, empli de joie à l’annonce heureuse de l’arrivée de notre première fille. Toute cette dualité donnait naissance à autre chose abandonnée au moment de mes études de professorat puis de vie de famille où l’écriture avait été mise de côté ».
« Les âmes se consument en silence » dévoile donc l’histoire d’Ossong-Minfoul qui rebondira de vérités familiales cachées puis dévoilées à la confrontation de la violence quotidienne de l’université de Bouboulango pour la justice sociale. Il se retrouve alors face, comme beaucoup, à un double choix : se consumer sur place ou prendre le chemin de l’exil… A découvrir et offrir en cette fin d’année.
« Les âmes se consument en silence » aux Editions L’Harmattan-185 pages – Postface d’Odome Angone- en vente dans toutes les librairies 19€