Les inondations et les sinistres au cœur des travaux
En ouverture de la dernière session du Conseil départemental de Loir-et-Cher de la mi-juin, consacrée au budget supplémentaire 2016, une minute de silence a été observée en hommage aux quelque 100 victimes (morts et/ou blessés) du massacre d’Orlando (USA).
Les inondations, les intempéries, les catastrophes, les plus fortes enregistrées depuis 1910…, ont plané sur les travaux et l’ambiance, dans la salle Kléber-Loustau, y était plus que morose. Outre les dégâts recensés dans les cultures, les élevages, les rivières ou routes, les entreprises, le tourisme, il y a eu tout de même plus de mille personnes évacuées de leurs domiciles, dont plus de 500 pour la seule commune de Romorantin-Lanthenay. Fort heureusement, et tous l’ont souligné, il n’y a pas eu de perte humaine en Loir-et-Cher, département le plus touché de France avec le Loiret.
Exprimant sa solidarité et celle des élus départementaux envers la population du Loir-et-Cher, le président Maurice Leroy a rendu un hommage appuyé aux forces de sécurité -police, gendarmerie, sécurité civile, services de l’État- et aux pompiers qui ont dû gérer plus de 1.500 interventions, en relation avec leurs collègues de l’Orne, du Calvados, de Nogent-le-Rotrou, puis de l’armée. Avec plus d’un million et demi de contacts, le site route41.fr a pu donner des informations fiables, par rapport à certains affolements déclenchés par des réseaux sociaux, peu scrupuleux, qui ont semé une certaine panique.
Le Conseil départemental viendra en aide, en urgence aux habitants du Loir-et-Cher, en libérant un fonds de soutien d’un million d’euros (dépenses de fonctionnement) dont 200.000 pour Romorantin-Lanthenay ; 500.000 pour les sinistrés des communes déclarées en état de catastrophe naturelle au Journal Officiel (près de 180 recensées), et, enfin, 300.000 pour les paysans, notamment dans les catégories éleveurs et maraîchers. L’aide de 600 euros par sinistre sera gérée par les maires eux-mêmes.
Les résultats de l’exercice 2015 laissent apparaître une bonne gestion des finances départementales, avec même un excédent de 2,36 millions, salué par la minorité. Cela permettra d’envisager une année en cours favorable malgré quelques craintes et les hausses de lourdes contraintes financières, non compensées par l’Etat, avec un flou persistant sur le financement du RSA, sur lequel le gouvernement n’a apporté aucune solution malgré les promesses.
L’embellie reste incertaine et cela n’empêchera pas le Loir-et-Cher d’avancer. Un projet de mandature sera proposé aux élus, en automne, en prolongement de la démarche Loir-et-Cher 2020. Ce sera une feuille de route pour l’avenir en matière d’emploi, de lutte contre la fraude, de soutien aux communes et à la ruralité, sans laisser de côté les investissements sur l’ensemble du territoire, la modernisation de l’administration, etc., au service des concitoyens.
Pas question de ne pas poursuivre les programmes en cours en matière d’aménagements routiers, très haut débit, rénovation et/ou entretien des collèges, sans trop recourir à l’impôt, « une fiscalité différée », le tout sur une base de 50 millions environ d’investissements par an.
Questions au préfet
Devant l’assemblée départementale, le préfet Yves Le Breton, entouré de ses principaux collaborateurs, sous-préfets, a développé le rapport annuel des services de l’Etat Il a rendu hommage à toutes les forces vives engagées dans la lutte contre les inondations et sinistres et a bien expliqué toutes les actions entreprises par ses équipes au service du Loir-et-Cher.
Puis, au jeu des questions préparées par plusieurs conseillers départementaux, il a répondu précisément aux problèmes soulevés qui allaient de la démographie médicale, qui devient une préoccupation constante, à la présence de trop nombreux camions sur les routes dites secondaires, ou le stationnement des gens du voyage. L’avenir du centre de secours de Saint-Aignan ou le fonds de soutien à l’investissement, le manque de places dans les établissements et services d’aides par le travail, le nouveau point de vente de La Française des Jeux dans le Vendômois, la ruralité, la médecine coordonnée, la gestion des étangs, le futur de l’établissement principal des munitions de Salbris,la réserve citoyenne, les migrants, le soutien à l’investissement public local pour les communes,la lutte contre le décrochage scolaire…furent autant de questions ouvertes auxquelles le préfet Le Breton apporta, dans la majorité des cas présentés, une réponse. Il invita les élus à se rapprocher de l’administration pour tenter d’apporter, si possible, des terrains d’entente pour faire avancer et progresser les dossiers.
Richard MULSANS