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Une nouvelle monnaie qui vous veut que du bien.. ?

Une nouvelle monnaie qui vous veut que du bien.. ?
En France, une trentaine de monnaies complémentaires circule sur des territoires comme Lyon dernièrement ou Nantes. Dans la Région Centre Val de Loire, une est déjà opérationnelle à Bourges, une autre en préparation à Tours et une à l’étude sur le Vendômois. Objectifs : créer un dynamisme économique, du lien social, et favoriser les échanges en circuits courts.

Daniel Maniscalco, vendômois et créateur de €VA, la monnaie complémentaire qui pourrait voir le jour cette année sur notre territoire, a étudié pendant presque 10 ans cet éco-système et son environnement. De nombreux exemples dans le monde (5000 actuellement) dont celle des entreprises suisses qui dès la crise de 1929 avaient créé le Wir pour se faire crédit entre elles et qui existe toujours actuellement.

«Cette monnaie est utilisée par 25% des PME suisse et près de 2 milliards d’€ chaque année d’échange avec le Wir qui tournent 4 à 12 fois plus vite que les devises connues comme le dollar ou même l’euro» explique- t’il.

En effet, la monnaie est complexe et ne répond qu’à un certain nombre de besoins, focalisé sur la rareté et donc la compétition. S’il n’y a pas de flux, les pays ne croissent pas. C’est un peu ce qui se passe depuis la crise de 2008, il faut mathématiquement 3% de croissance pour que l’Europe fonctionne ! Le système financier pour qu’il puisse perdurer dans la mono-culture des devises doit continuer à endetter les Etats et ses clients.

«Les banquiers cherchent simplement à prolonger cet état de fait mais on s’aperçoit bien que l’on ne peut pas continuer ainsi. La jeune génération ne veut plus forcément rentrer dans ce système et cherche à développer de plus en plus l’économie collaborative et de partage.» souligne Daniel Maniscalco.

L’objet de cette monnaie dont  le nom choisi serait l’€VA,  serait d’apporter du capital et non des dettes, de l’argent donné aux citoyens sous forme de bons d’échange qui vont permettre de consommer mais qui n’est pas considéré par la Banque de France comme une monnaie.

«Comment obtenir cet argent ? C’est simple il faudra faire une demande, expliquer ce que vous pouvez apporter à la communauté et ce que vous cherchez. Avec création d’un organisme qui pourra être une association ou une société coopérative d’intérêt collectif.»

Pour cela, il faudrait bien sûr des partenaires qui acceptent cette monnaie complémentaires. Au sein d’un territoire comme le Vendômois, dans cet éco-système,  commerçants, artisans ou associations, réinjecteraient ces bons d’échange dans le territoire en achetant  à leur tour, les productions du coin ou les services des artisans locaux. Comme tout prestataire, lui aussi vit sur un territoire et a des besoins divers et variés. Cela crée un dynamisme économique, une circulation plus importante de l’argent tout en restant sur le territoire, en donnant un sens à ces échanges.

«Ce projet a été conçu comme un projet pilote d’expérimentation et de démonstration. On a le mode d’emploi, il faut simplement impliquer les Vendômois en leur présentant cette proposition, transparence et démocratie participative appliquées. Fin janvier, il est prévu une réunion d’information à Vendôme où tous les gens sont invités.»

Quand on sait que la monnaie est basée sur une construction psychologique, transformant la matière en esprit, un système de confiance mutuelle le plus universel et le plus efficace qui n’ait jamais été imaginé. La totalité de la monnaie à travers le monde représente 60 billions de dollars dont 90% n’existent que sur les terminaux d’ordinateur, il faut alors un extrême sentiment de sécurité sur le monde financier pour que cela dure éternellement dans les conditions actuelles. Le but comme le souligne Daniel Maniscalco, n’est pas de supplanter la devise mais d’apporter un pouvoir d’achat complémentaire avec une monnaie résiliente sur un territoire donné et d’apporter du sens et un lien social. Le projet est déjà sur les bureaux du ministère de l’économie à Bercy avec son acceptation.

Renseignements et contact : daniel.maniscalco.eva@gmail.com

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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