Le Chemin de Trèves passe par le Vendômois
Une petite soixantaine de marcheurs est arrivée lundi peu après onze heures à Lavardin. Ils étaient partis deux heures auparavant de Houssay sous la pluie derrière l’âne Obelix et son meneur Philippe.
Ces marcheurs inauguraient un tronçon du chemin de Trèves lié à la vie de St Martin, qui traverse 14 communes de Loir-et-Cher dont 8 en Vendômois et plus précisément 5 sur la CCVLB* (Houssay, Saint-Rimay, Sasnières, Villavard et Lavardin). Ce sont près de 100 bornes qui ont été installées sur tout le département, financées pour moitié par le Conseil départemental, l’autre moitié résultant d’un mécénat de compétence signé entre le Centre culturel St-Martin de Tours et la société Weser qui les fabrique. Ces bornes contemporaines qui tracent en Vendômois le chemin de Tours à Trèves sont semblables à celles qui existaient au XVIe siècle et délimitaient le doyenné St Martin. Leur conception est l’œuvre de Michel Audiard qui reprend les éléments graphiques retrouvés sur une borne datant de 1565 «DstM» signifiant doyenné de St Martin.
Ce chemin, comme les autres chemins de St Martin, est une création culturelle européenne comme l’ont rappelé les différents intervenants accueillis par le maire Thierry Fleury sur l’espace herbeux du château. Bruno Judic directeur du Centre culturel a précisé que
«c’est un chemin qui se veut fédérateur, symbole de partage, prétexte à aller à la rencontre des autres comme à la découverte de la nature».
Né en Hongrie, élevé en Italie, Saint-Martin est ensuite enrôlé dans l’armée romaine. C’est alors qu’il parcourt une grande partie de l’empire romain d’Occident. D’après la légende c’est à Amiens en 337 qu’il partage son manteau pour en donner la moitié à un pauvre mourant de froid et c’est là qu’il se convertit. Selon Sulpice Sévère chroniqueur de son époque, il quitte l’armée en 356 à Worms en Germanie pour se mettre au service de St Hilaire évêque de Poitiers. Quelque temps plus tard il retourne en Hongrie retrouver sa mère, s’installe à Milan ensuite avant de revenir près de Poitiers fonder le premier monastère d’Occident. Enlevé par les Tourangeaux qui le voulaient pour évêque, il s’installe à Tours en 371, crée le monastère de Marmoutier, fonde les premières églises rurales de Gaule tout en sillonnant l’Allemagne, le Luxembourg, la Suisse, l’Espagne…. Cet infatigable voyageur vient mourir à Candes-Saint-Martin puis est enterré à Tours le 11 novembre 397. La vie de St Martin, ses miracles, ses innombrables visites, parcours, évocations, fêtes et créations ont été ce lundi là évoqués par l’historien Jean-Jacques Loisel.
Le chemin qu’on inaugurait ce jour-là est plus précisément lié à l’histoire de St Martin, évêque de Tours, fondateur de Marmoutier et évangélisateur des campagnes. Les 138 kms du parcours traversent des communes liées à des épisodes de son histoire, à son culte ou ses légendes locales.
Pour le parcourir il faut compter une semaine de marche.
«Il est balisé tout le long, de la gare Saint-Pierre des Corps/Tours à celle de Villiers/Vendôme» a précisé pour conclure Claire Granger présidente de la commission Tourisme de la CCVLB. «On célèbre cette année le 1700ème anniversaire de la naissance de Saint-Martin, grand voyageur, européen avant la lettre. Ce qui pourrait être une occasion pour divers autres voyageurs, pèlerins ou touristes de découvrir la Touraine et le Vendômois».
Pour faciliter leur venue on peaufine encore le balisage sur tout le territoire de la CCVLB et on multiplie les hébergements à proposer.
Anne Braillon