Éducation

Trois questions à Anne Cantegreil

[dropcap]A[/dropcap]nne Cantegreil, 55 ans, enseignante en économie-droit, en lycée et BTS, au lycée des Métiers d’hôtellerie et de tourisme Val-de-Loire à Blois. Ancienne conseillère municipale, toujours très investie dans le milieu associatif, l’assistance juridique, le soutien scolaire…

Comment appréhendez-vous cette rentrée 2022 ?

Avec enthousiasme, car c’est un métier que j’adore. Il y a le métier, le contact avec les élèves, et l’institution elle-même. La personnalité des dirigeants d’établissement est primordiale. Par exemple, au LHT de Blois, où j’arrive après avoir officié au lycée Ronsard de Vendôme, je dois au service de l’intendance, composé de personnels de la Région, de ne pas rater ma rentrée (codes informatiques, impressions pour les élèves, clés…). L’équipe «intendance» de Blois est formidable. Car l’enseignant est seul. Il gère ses cours, s’occupe de tout le matériel, des relations avec les parents, avec l’administration… C’est compliqué. Puis il faut faire tout ce qui se fait hors classe. Il faut avoir une certaine énergie !

Quel est votre regard sur la nomination de Pap Ndiaye en remplacement de Jean-Michel Blanquer au ministère ?
Mon regard se porte plus sur ce qu’on veut faire de l’Éducation nationale que sur un concours de beauté. Veut-on une école gratuite, laïque, mixte, qui forme des esprits en capacité de réfléchir, de créer, d’imaginer, ou veut-on former des bras ? Quelle qualité d’enseignement veut-on donner ? Est-ce que tout se vaut (diplômes/enseignants)? Comment un environnement propice au bien-être professionnel des personnels est-il créé ? Quelle rémunération ? Quel lieu d’affectation? Dans quels délais quelqu’un est-il affecté, dans quelles matières et niveaux? Ça rejoint la question de ce qu’on veut faire de l’Éducation nationale et de la place de l’homme dans la société aujourd’hui.

Quelles sont aujourd’hui, selon vous, les contraintes d’un enseignant ?

Je ne peux parler que de moi et de la frustration de n’avoir pas assez de temps avec les élèves. Le plus intéressant, selon moi, est de faire le lien entre un cours «théorique» et l’actualité. Mais ne serait-ce que faire une revue de presse chaque semaine aux élèves, c’est un temps fou !

Plus que des contraintes, je crois que nous tournons autour du même sujet : la place que nous voulons donner à l’éducation. C’est un enjeu de société, il devrait être au cœur des projets politiques. Tout en découle…

Jean-Michel Véry

Journaliste à Politis, à Europe 1, au Petit Vendomois, rédacteur "tourisme" à Néoplanète, pigiste au Figaro et à l'Optimun.

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