Chaises musicales à La Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher
Philippe Noyau (Nourray), nouveau président, et Guy Vasseur, premier vice-président.
Un peu comme le fut, en son temps, le tandem Gricourt-Degruelle à la mairie de Blois, un nouveau duo s’est reformé à La Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, un jeu de chaises musicales venant de propulser président Philippe Noyau, ancien premier vice-président qui succède à Guy Vasseur, ancien président, devenu premier vice-président.
«Quelques semaines, quelques mois au plus, le temps de terminer et de mener à bien les négociations et les discussions sur les contrats en cours au sein de la Chambre. Juste avant la session de juin sûrement» a promis Guy Vasseur, président depuis 21 ans, qui a salué son successeur.
Et ce, devant le préfet de Loir-et-Cher, Yves Le Breton qui, entre les deux membres du tandem agricole, tenait le rôle de témoin officiel et principal, sous les yeux du conseiller départemental, Jacques Marier, autre témoin tout aussi officiel.
Après un hommage à la jeune fille, technicienne agricole tuée dans l’Aveyron, le résultat des urnes donna 26 voix sur 29 (3 blancs) à Philippe Noyau. Une standing ovation envers Guy Vasseur conclut ce passage de témoin présidentiel. Alice Tissier, nouvelle directrice des services, fut officiellement installée à son poste qu’elle occupe depuis le 1er février, après 20 ans d’insertion professionnelle au sein de la Chambre, à divers postes de responsabilités. Bernard Foucher, son prédécesseur, devient conseiller spécial du président jusqu’à la session de juin.
Toutes les questions inscrites à l’ordre du jour furent acceptées à l’unanimité, une fois émises les questions diverses qui permirent de passer, en revue, devant le préfet et les chefs de services départementaux concernés (territoires, cohésion sociale et santé, finances…), les divers constats des maux qui frappent l’agriculture dans tous ses secteurs. Peu de domaines ne sont pas touchés et même si la viticulture sort la tête de l’eau, ou qu’en Vendômois, il y a eu du bon travail d’effectué avec les élus politiques, il y a plusieurs secteurs dénoncés depuis bien longtemps (AG de la FDSEA 41 et manifestation du 11 février) qui ne trouvent pas de solutions pour l’instant, alors qu’il ya des atouts et des pépites en Loir-et-Cher, comme ailleurs en France.
Le préfet Yves Le Breton a promis d’intervenir en haut lieu. Mais, même si le dialogue fut poli et calme, on sentait une certaine pression monter dans les paroles des intervenants. La morosité gagne les esprits et les corps et la météo clémente qui réservera, obligatoirement, des surprises dans les récoltes en tous genres y ajoute sa dose de spleen. La profession a mal. Philippe Noyau prend les rênes à un moment difficile. On va le juger devant l’ouvrage tel un maréchal-ferrant devant la forge. Depuis longtemps, il se sentait prêt à prendre les fonctions. Ses pairs aussi. Il a précisé «Vous ne me verrez pas souvent avec la cravate». Ce qui suppose qu’il tombera aussi la veste pour prendre les dossiers à bras-le-corps !
Richard MULSANS
Philippe Noyau en bref…
Né le 15 mai 1962 à Vendôme, Philippe Noyau a été élu membre de la Chambre d’agriculture il y a 27 ans, sous la présidence de Pierre Guillard, présent à la dernière session et à qui hommage a été rendu par les nouveau et ancien présidents. Agriculteur en GAEC à Nourray avec son épouse et son frère (grandes cultures, maïs de semence, asperges vertes, volailles, un rucher de 50 unités, des noyers plantés depuis peu), pour une culture de conservation privilégiant un certain mode de vie en milieu rural, Philippe Noyau a été président des Jeunes agriculteurs en 1993-94, avant de présider la fédération agricole de 2007 à 2012. Son engagement syndical correspond à son installation. Président de l’association «Bienvenue à la ferme» pendant 15 ans, il vient de céder son poste à Sylvie Ragot, élevage caprin «La Cabinette» à Onzain, à la veille des 20 ans de la structure, et ce, pour éviter le cumul des mandats. Philippe Noyau occupait les fonctions de vice-président depuis 9 ans, soit presque deux quinquennats…
R.M.
Commerces ruraux et prè-affichage
Outre les problèmes liés à la ruralité qui se meurt, Guy Vasseur a évoqué, avec vigueur, l’absurdité des règlementations sur l’affichage polluant visant à faire disparaître des paysages tout panneau publicitaire à l’entrée des villes et/ ou des bourgs.
«Cela se conçoit dans les villes où il y a trop de commerces et pollution visuelle par les panneaux géants. Mais, en campagne, quand un commerce survit grâce, uniquement, au panneau placé à l’entrée de son territoire et indiquant boucherie, boulangerie, restauration, en tentant de draguer la clientèle de passage, hors des autoroutes, cela est aberrant. Il y va de la survie desdits commerces et du tissu économique de nos bourgs et villages. Comment nourrir, ensuite, la population locale quand ce commerce, qui vit, surtout, du passage aura disparu, tué comme nous par les normes, les règlementations…».
R.M.