L’art et la manière, un savoir-faire reconnu
L’Ebénisterie du Moulin situé à Naveil vient de terminer un chantier pour le patrimoine, à la cathédrale Saint Louis de Blois. La réfection totale d’un parquet devant l’autel de la Vierge Marie sous la direction des Architectes des Bâtiments de France (ABF) qui a mobilisé tout le savoir-faire de l’entreprise vendômoise.
Déjà en 2018, l’ABF avait demandé à l’entreprise de rénover les grandes portes d’entrée de la cathédrale St Louis de Blois. En ce début d’année, c’est donc le chantier d’un parquet totalement réalisé à l’identique qui a mobilisé toute l’équipe. «Nous nous sommes déplacés régulièrement sur place pour dans un premier temps faire des relevés pendant 8 mois de l’hydrométrie du parquet existant afin d’en faire une courbe et choisir un chêne sec mais avec un taux d’humidité identique» détaille Olivier Dubois de l’Ebénisterie du Moulin. Puis, les menuisiers ont tracé les gabarits, les reports de cintres afin de recréer grâce à l’épure le parquet dans l’atelier, tailler dans la même bille de bois chaque lame, les rainurer et remonter totalement l’estrade à blanc à Naveil pour que chaque détail soit réellement en place. Enfin, teinter différemment chaque lame du parquet pour avoir cet aspect ancien aux contrastes différents du bois, avec ou sans nœuds. Aucune pièce est identique, toutes sont numérotées parmi les 600 qui composent ce puzzle géant aux affleurages particuliers avec ses angles cassés comme le souhaitaient les architectes de l’ABF.
Ainsi, le chantier n’a pu durer qu’une semaine dans la cathédrale, entre l’enlèvement de l’ancien et la pose du nouveau parquet. «Toute la structure qui soutenait l’ancien parquet a été changée pour retrouver le sol de chaux d’origine et repartir avec des lambourdes totalement neuves et calées afin de récupérer cette circulation de l’air qui n’existait plus» poursuit l’artisan. Les lames ont pu être remontées avec des clous «tête d’homme» de 40mm comme le faisaient les anciens mais grâce à un cloueur pneumatique avec la technique d’aujourd’hui et avec une cale d’un millimètre entre chaque lame pour parer à la dilatation inévitable dans un espace non chauffé.
Un travail d’orfèvre, utiliser des méthodes anciennes avec une véritable réflexion moderne. «j’ai souvent tendance à considérer que, dans nos métiers, on devient meilleur avec le temps car ça s’appelle de l’expérience. C’est un pouvoir extraordinaire» conclut Olivier Dubois.