Guy Vasseur tourne sa page professionnelle agricole…
L’ancien président de l’APCA et de la CA 41, redevient simple citoyen
En bon paysan, Guy Vasseur, arrivé au bout du très long sillon de sa vie personnelle, professionnelle et publique, peut se retourner et constater qu’ils (sillon et vie) ont été tracés bien droits. Il en est très fier,
«mais avec le regret de ne pas avoir pu en faire encore beaucoup plus pour la profession, surtout, aujourd’hui, car elle est en pleine crise grave. J’avais décidé de quitter mon poste de président de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) où j’ai été élu en janvier 2010 et réélu en mars 2013, après celui de président de la Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher (CA41), dorénavant occupé par Philippe Noyau. C’est toujours aussi palpitant, mais ça devient de plus en plus difficile, avec toutes les réformes qui arrivent, la fusion des régions n’ayant rien apporté de positif pour la ruralité. Car, si les départements ne peuvent plus intervenir pour notre profession, les régions ne sont pas encore prêtes à tout prendre en charge…Et ça va mal, surtout après la ponction opérée par l’État sur les fonds de réserve des chambres (55 millions sur les 130 demandés initialement !), en plus de la baisse des revenus agricoles».
Guy Vasseur ne regrette rien de l’exercice de ses fonctions, tant locales, comme élu «politique» (région Centre, Conseil général, conseil municipal de sa commune de Sambin où il vit le jour un…24 décembre de l’an 1949…, dans la pièce même qui est son bureau aujourd’hui…) que départementales, régionales, puis nationales, au sein de la et des Chambre(s) d’agriculture.
L’homme a, parfois, le regret de ne pas avoir été entendu ou écouté,
«J’ai eu le sentiment que la profession n’était soutenue par personne quelles qu’aient été les couleurs politiques», même s’il avait pu murmurer à l’oreille du président Hollande, «notamment lors de l’exposition universelle de Milan, puis à l’entreprise Saint-Michel à Contres», qui a dit le comprendre, après celle de Chirac, qu’il classe aussi comme son meilleur ministre de l’agriculture devant Philippe Vasseur (un homonyme) et Michel Barnier, duquel on le dit très proche, par ailleurs…
«De plus, en bon paysan, dans les transactions et échanges, j’ai, toujours, eu l’habitude de demander, avec constance, bien plus que ce que j’espérais obtenir, partout où je suis intervenu pour défendre la ruralité, dans le respect de la démocratie, en travaillant avec tous les élus et gouvernements, tout en gardant, par ailleurs, ma liberté, mes convictions et mon engagement personnels, en tant que citoyen, sans honte aucune. Personne ne m’en a voulu, car ce fut toujours en rapport avec mon éthique de vie. La fidélité est la notion la plus forte que j’ai défendue, toujours».
Européen, très jeune, dans les pas de son père qui, «bien que prisonnier de guerre, n’en voulait pas aux Allemands», il a joué la carte du Centre «avant que Chirac ne me fasse devenir gaulliste, ce que je n’avais même pas prévu en me rasant puisque je porte la barbe…» ajoute-t-il en riant. «J’avais envie de faire quelque chose pour mon métier, mon département, mon pays et il vaut mieux se lancer dans l’action que de râler, seul, dans son coin contre la terre entière».Une dernière pirouette humoristique en concluant cette rencontre «Je n’ai rien sous la main pour l’instant, contrairement à certaines supputations. Celles et ceux qui voudront me rencontrer pourront le faire au fil des comices, foires au vin, dégustations, découvertes du terroir et de ses produits…etc. Là, je ne m’arrêterai pas, jusqu’au bout, car la convivialité permet, aussi, de transmettre des messages».
Richard MULSANS