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Heureux qui comme Ulysse…

Cet été, du côté de Cheverny, de drôles d’hébergements ont poussé en lisière de forêt. Le camping L’Heureux hasard propose des roulottes colorées, des tentes trappeurs ou nomades et autres «cab’ânes»… Dix-neuf emplacements pour un concept qui conjugue avec bonheur camping, nature, confort et balades avec des ânes. Le Petit Vendômois a testé pour vous. Reportage.

 

Au commencement, c’était déjà une idée originale de randonnées avec des ânes : Ulysse, Basile, Justine, Bonaventure… Aujourd’hui, on s’y prélasse après la balade, on y dort et on y mange. Cheverny ; camping ; L’Heureux hasard L’Heureux hasard a ouvert ses portes le 2 juillet, un «glamping» qui conjugue avec bonheur nature, glamour et animalité. A moins d’une heure de route de Vendôme, un spot idéal pour un séjour original en amoureux ou en famille. D’autant qu’à quelques encablures du site, trônent les mythiques châteaux de Cheverny ou de Chambord.
L’Heureux hasard est posé à quelques kilomètres de Contres, en Loir-et-Cher. Prévoyez un GPS ou une bonne carte routière, c’est le prix à payer pour la tranquillité, car le camping se niche en lisière de forêt, bien excentré du tissu urbain. A l’entrée, une rangée de vélos devant l’accueil donne la tonalité du séjour : le slow tourisme, l’itinérance douce grâce aux ânes et aux bicyclettes. Ici, on prend le temps, on oublie la voiture, on remise sa montre, son portable, et surtout on ouvre les yeux et les oreilles. Bercé par le chant des oiseaux, les remontrances des grenouilles et le vent dans les feuillages, le visiteur se laisse porter dans cet environnement de bon goût imaginé par Sabrina Clarens, la responsable du camping. Elle a fait sienne la célèbre devise de Cicéron : «Si nous prenons la nature pour guide, nous ne nous égarerons jamais.»

 

Des fresques signées Liska

Et la décoration a été particulièrement soignée, une grande cuisine cosy, «campagne chic», avec terrasse, est à disposition des campeurs, un point chaud avec barbecues en extérieur et des parties communes, accessibles aux personnes à mobilité réduite, où s’exposent les fresques de la Vendômoise Liska Llorca. Côté hébergements, le site pêle-mêle roulottes colorées, tentes trappeurs, «cab’ânes» en bois coiffées d’un toit de paille et offre quatre toiles en kit pour ceux qui voyagent léger ou qui seraient arrivés par «hasard» sur le camping pour une pause imprévue, mais tellement tentante.

 

A chaque hébergement sa terrasse, ses lampes solaires, ses transats et la possibilité de découvrir la forêt avoisinante cornaqués par les ânes, l’attraction phare du site. «Les animaux sont un formidable pôle d’attractivité pour les familles et surtout les enfants», explique Sabrina Clarens. La facilité aurait été de profiter de la proximité des châteaux pour développer son activité de randonnée avec les ânes, mais, pour le bien-être de ses animaux, la propriétaire ne l’a pas souhaité : «Aucun intérêt d’attacher cinq heures un animal à un piquet pendant la visite de Cheverny ou de Chambord.» Car Sabrina Clarens revendique son coup de cœur pour les baudets : «C’est un animal très touchant, que l’on dit têtu mais qui est très attaché à l’homme. C’est un tendre, un doux, un câlin, et qui plus est très intelligent. C’est un porteur au service des humains depuis des siècles. En forêt, quand il sent la présence d’autres animaux, renard ou cerf, il prévient.»

 

 

Le lycée d’Areines aux p’tits soins

Au lendemain d’une nuit paisible, en tente trappeur, et après un petit-déjeuner livré sur la terrasse et composé de produits locaux, nous décidons de tenter l’expérience. Ulysse, qui arrive des Cévennes et qui vit chez Sabrina depuis six ans, sera notre guide pour cette randonnée de cinq kilomètres au cœur du domaine forestier de Cheverny. Tiphaine et Elise, deux jeunes lycéennes du lycée agricole d’Areines, en stage sur le site, nous délivrent leurs conseils en amont de la balade. « Ulysse n’aime pas marcher sur les graviers, il adore l’herbe et va vous tester au début de la promenade en s’arrêtant partout pour brouter. Ne le laissez pas trop faire… En revanche, il adore les gratouilles sur les fesses ! »
Quelques caresses, un coup de brosse sur le pelage, l’itinéraire fourni et une bouteille d’eau dans les sacoches, et c’est parti pour deux heures d’immersion sylvicole. Et la complicité fonctionne à plein : le silence de la forêt, un entrelacs de couleurs et de senteurs, les paysages changeants au détour des sentiers, le claquement des sabots d’Ulysse, à qui on accorde volontiers ses pauses herbacées… Comment ne pas s’attacher à la douceur de cet animal prévenant qui accepte de porter sur son dos les enfants en bas âge, qui veille sur votre parcours et vous initie même au shiatsu dans le cadre de stages dédiés ?

 

 

Au plus près du brame

En septembre, le camping met en place des sessions spéciales durant le brame du cerf. Sous la conduite de Laurent, l’époux de Sabrina, garde-forestier qui connaît sur le bout des arbres l’histoire, la faune, la flore et la gestion de la forêt, vous pourrez vous approcher au plus près, selon les circonstances, de cet événement séculaire d’exception dans un cadre qui ne l’est pas moins. Pour preuve, cet été, un couple de touristes néerlandais, portés par la beauté du site, seuls au monde dans la forêt de Cheverny, a formalisé sa demande en mariage. Unique et heureux témoin de cette demande : Cadichon, l’un des ânes de l’Heureux hasard.

Texte Jean-Michel Véry,
photos Pascale Martineau

Contact : 06 84 25 71 69 ou www.le-monde-dossyane.com.
Ouvert jusqu’au 31 octobre.

Jean-Michel Véry

Journaliste à Politis, à Europe 1, au Petit Vendomois, rédacteur "tourisme" à Néoplanète, pigiste au Figaro et à l'Optimun.

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