Visite ministérielle en Loir-et-Cher
Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, a impressionné toutes celles et tous ceux qui l’ont côtoyé durant son bref séjour en Loir-et-Cher, à Romorantin-Lanthenay, d’abord, où il a inauguré une Maison de l’État, du même type que celle mise en place à Vendôme, puis à Blois où il a présenté ses vœux aux personnels de la préfecture et des sous-préfectures ainsi qu’aux élus de tous bords…
Pour en avoir fréquenté quelques-uns, on peut écrire sans risque d’être contesté que l’homme est simple, ouvert, sympathique et que sa technique de travail comme son comportement, qui s’affiche très humain, semblent séduire. De plus, parler sans notes, avec des références à des prénoms et noms, des dates, des événements précis, en a soufflé plus d’un, dont même un avocat devenu député du Blaisois ! Le ministre effectue son job, celui que lui a confié le président de la République, sans moulinets, sans emphase, sans grandes tirades, mais en phase avec la situation vécue par notre pays, surtout depuis les tragédies de l’an 2015 encore très présentes dans toutes les mémoires, sans oublier les catastrophes naturelles ou non. La situation continue à être grave et le ton est grave lui aussi…
«Dans ce contexte particulier, cette rencontre avec le personnel des administrations préfectorales permettra de mieux définir les objectifs à atteindre, avec des enjeux forts et des défis que nous aborderons, unis, avec de nouveaux moyens et avec lucidité. Des créations de postes en police et gendarmerie devraient atteindre les 9.000 unités à la fin du quinquennat. Sur le plan du Loir-et-Cher, la gendarmerie de Lamotte-Beuvron sera dotée d’une nouvelle caserne. Le personnel administratif sera sollicité et je vous demanderai plus en vous donnant moins, mais en réorganisant au mieux tous les services, cela sera possible, via la mutualisation des services. La mise en place de plates-formes (35 environ en France) fera évoluer les conditions de travail. La logique brutale du rabot est terminée. Les juristes devront avoir de plus en plus de place dans les services pour élever les compétences au plus haut niveau. Nous devons être, aussi, porteurs de projets, avec en conducteurs les préfets qui travailleront en relation directe avec les élus des communautés de communes pour développer le territoire. Toutes les formes de fraudes devront être, encore plus, combattues. Je veux un État fort avec des préfets puissants. La décentralisation ne doit, surtout pas, entraîner un effacement de l’État, ce qui risquerait de renforcer les féodalités. Les départements ont leur place dans les réformes à venir, en parfaite harmonie entre élus et syndicats, avec confiance et sincérité, sans laisser la place aux ambigüités même petites…Jouons le rassemblement plus que la division et seul l’amour de la République doit guider les actions de chacun, élu, employé ou simple citoyen».
Avouant se sentir et s’être trouvé un peu gaulliste à 52 ans, après avoir lu cet été Les Mémoires de guerre du général De Gaulle, Bernard Cazeneuve a souligné que les valeurs de la République, actuellement plus menacées que jamais, étaient fragiles. Raison de plus pour les protéger et les respecter sous la responsabilité des préfets, interlocuteurs de la République, avec la coordination des forces de police, de gendarmerie et des sapeurs-pompiers, garants de l’ordre public et de la solidité du ciment de la République.
«Je les protègerai toujours, dans la légalité de leurs actes, et serai implacable envers ceux qui dévient du droit chemin ou manquent gravement à leurs missions».
Un franc dialogue s’établit ensuite avec plusieurs fonctionnaires avant que le ministre ne regagne Paris en laissant derrière lui une impression plus que positive, ce qui n’a pas été, des fois, le cas, après des passages de certains de ses pairs…
Richard MULSANS