L’art primitif toujours d’actualité
Jusqu’à la fin du mois, la galerie Laurent Potier accueille les œuvres de l’artiste Manu Frigerio, fasciné depuis l’enfance par la peinture pariétale, inspiré par les civilisations premières comme antiques.
Adepte du Bouddhisme, aimant le calme et la nature, Manu Frigerio est un peintre qui a toujours vécu dans le sud et, particulièrement, ces vingt dernières années, dans les montagnes pyrénéennes, zone Natura 2000 où la préservation de la biodiversité est un enjeu. «L’observation de la nature et les nombreuses grottes visitées dans les Pyrénées m’ont beaucoup aidé dans mon travail» détaille-t-il lors du vernissage de son exposition vendômoise.
Ses œuvres traduisent ce moyen d’expression naturelle, un langage universel où les émotions du moment de l’artiste sont bien présentes. Sa série de masques à l’inspiration africaine de l’ouest utilise le brou de noix et l’encre pure, diluée ou colorée et même, pour certains fonds, de l’aérosol. Grâce à quelques cours aux Beaux-Arts de Toulon plus jeune, il a su acquérir le geste et n’a pas peur du grand format qu’il peint directement au sol rendant le geste libre. «Je pratique l’art japonais du sabre qui affine mon geste également en devenant plus précis».
«Suite à un grave accident de ski lorsque j’avais 18 ans et, après 13 opérations, avec un état vital engagé, 6 mois à vivre avec un tuyau, j’ai eu une fin d’enfance assez perturbée et une projection rapide vers le monde des adultes. Ma peinture traduit cet état de fait, des masques et rituels, une transmission avec une culture ancestrale» se confie Manu Frigeria. Une exposition enrichissante où, tout compte fait, on voyage au présent dans un art qui existe depuis que l’homme est homme. Passionnant…