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Agriculture malade et crise qui monte en puissance

Morosité pour le 70e anniversaire de la FDSEA 41.

Certes, il y avait de la joie et un peu de bonne humeur à l’assemblée générale de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de Loir-et-Cher (FDSEA 41) avec la célébration du 70e anniversaire de la structure. Mais, l’ambiance était très morose car, comme le reste du Pays, les paysans locaux ont mal à leurs terres, à leurs espoirs, à leur foi d’entreprendre. De plus, les nouvelles, qui arrivent de partout, prouvent que le malaise est profond et que la crise est là, peut-être pour longtemps si le gouvernement et surtout le ministre de l’agriculture à mi-temps, Stéphane Le Foll, ne bougent pas. La date-limite de réponse aux questions et donc aux problèmes restait fixée à l’ouverture du Salon de l’Agriculture. Il risquait d’être agité, à l’heure où nous écrivions ces lignes et cela malgré les quelques promesses du gouvernement, lâchées en dernière minute pour calmer le feu qui couvait. Cette édition 2016 s’annonçait chaude tant ça gronde et grogne dans les campagnes…

Au cours d’un point-presse animé par Florent Leprêtre, président départemental, et Blandine Terrier, deuxième vice-présidente, en présence de Jérôme Despey, secrétaire général adjoint de la fédération nationale, viticulteur dans l’Hérault, tous les maux ont été passés en revue. Les valeurs transmises depuis 70 ans par les pionniers du monde syndical agricole restent les mêmes que celles qui ont animé les créateurs de ce mouvement destiné à aider le monde paysan pour une juste rémunération de leurs produits. Il y a, aujourd’hui, trop de déséquilibre entre La France et les autres pays d’Europe qui n’ont pas les mêmes charges.

Ne pas mourir en silence…

«C’est la première crise aussi forte depuis des décennies. Il est scandaleux de constater que plus de 75% des produits travaillés en France par les collectivités en cuisine sont issus d’autres pays, alors qu’ici les cours s’effondrent et qu’il y a surproduction car mévente en interne. Par ailleurs, il y a trop d’écarts entre producteurs et consommateurs et trop d’intermédiaires se servent au passage sans apporter de la valeur ajoutée au produit. Le scandale du lait est un exemple flagrant de ce que dénoncent les laitiers. Stéphane Le Foll est inactif et ne devrait pas rester à ce poste important. Il devrait, notamment, demander et obtenir la levée de l’embargo de la vente de produits vers l’URSS et encourager, sinon obliger, une consommation nationale de ce que produit la France. Le consommateur, qui devrait être plus vigilant sur les étiquettes énonçant l’origine des produits, est un peu fautif dans la situation traversée. Aujourd’hui, les coûts de production ne sont même pas couverts par les ventes. Les trésoreries sont à sec».

La FNSEA dénonce les rustines qui colmatent, au fil des ans et des promesses, une situation qui ne va qu’en se dégradant encore plus. Les paysans ne sont pas prêts à mourir en silence…Il semble que, dans les semaines qui arrivent, avant le salon de Paris, la pression allait monter. Les manifestants n’entendent plus les promesses et n’attendent rien des dirigeants politiques nationaux. Ceux qui sont les plus atteints n’ont même pas le courage ou les moyens de manifester…

Même si cela n’a pas été évoqué au cours de ce point-presse, les suicides, de plus en plus fréquents dans le monde agricole (un par jour en moyenne en France…), flottaient dans la salle de réunions. Mais, on ne parle jamais de corde dans la maison d’un pendu…, car ça porte malheur.

Cerisier…

Une fois l’assemblée générale tenue, un cerisier a été symboliquement planté dans le parc attenant à La Chambre d’Agriculture par tous les invités…, avec promesse d’en manger les fruits, un jour prochain. En plaisantant, il a été évoqué le fait que certains ne pourront avoir que les noyaux à déguster tant l’avenir demeure incertain…Et il ne faudra, sûrement, pas attendre 70 ans !

Richard MULSANS

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