Fermer le ban
Fin de l’été, début de l’automne, c’est toujours le temps des vendanges en Vendômois. Après un printemps plutôt maussade et un été moyen, la saison de la récolte a débuté sous la pluie.
Même si le bilan semble plutôt correct d’après Nicolas Parmentier, viticulteur et directeur de la Cave Coopérative de Villiers/Loir depuis 2003, les vendanges ne sont pas terminées et seule la météo en ce début octobre pourra décider de la marche à suivre et donc de la récolte.
Le temps des récoltes commence toujours par les raisins blancs, destinés aux vins pétillants. «Les aller-retours des tracteurs, des vignes à la cave coopérative, ont débuté le 20 septembre. Le cycle est toujours le même, nous commençons par ces raisins qui n’ont pas besoin d’une maturité très poussée car dans l’élaboration des vins à bulle, on demande des raisins frais et fruités. La Maison Ackerman dans le Saumurois, spécialiste de la fine bulle achète aux vignerons indépendants leur production de raisin et la Cave Coopérative est prestataire de pressurage avant que les cuves partent pour l’Anjou» détaille le directeur.
L’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) Coteau du Vendômois a été obtenue en 2001 grâce notamment à la ténacité de certains viticulteurs à l’époque et à la spécificité depuis la nuit des temps d’un vin élaboré en 100% pineau d’aunis avec une nature de sol argileuse à silex. Cette AOC a, dans son cahier des charges, un ban de vendange officiel. Le 10 septembre, les viticulteurs étaient donc en visite pré-vendanges des vignes pour évaluer la maturité de la future récolte et lancer le ban «Nous restons une des rares appellations en France et la seule dans le Val de Loire à publier une date de ban validée par la préfecture, la date officialisant le jour de la récolte. Là où il était utile, au départ de l’AOC, pour que la récolte ne débute pas n’importe quand et à une date choisie collectivement, aujourd’hui le ban devient une contrainte administrative supplémentaire. Nous estimons tous être des professionnels. Je pense que c’est la dernière année, le ban devrait être retiré des statuts pour la récolte 2025 ; mais nous garderons tout de même cette visite conviviale des vignes tous ensemble avant vendange» poursuit Nicolas Parmentier.
Si l’inquiétude n’est pas de mise pour la récolte, millésime 2024 des rosés gris et du blanc, le temps en ce début octobre sera déterminant sur la qualité des rouges qui demandent plus de maturité. On croise tous les doigts.