L’homme qui peint le bonheur
En centre-ville de Vendôme, beaucoup sont ceux qui, passant par la rue piétonne ou la place Saint-Martin, ont déjà croisé, au moins une fois, le chemin de Ludovic Ivens. Il reste bien entendu très discret mais il est reconnaissable par sa barbe tressée, qui rappelle les moustaches que portait Salvador Dalí ou celles du célèbre détective de fiction Hercule Poirot.
En effet, il intrigue et ne laisse personne indifférent. Forcément, on se retourne, on se pose des questions qui restent, la plupart du temps, sans réponse. Parfois, on aimerait bien savoir qui est cet homme si étrange mais on n’ose pas toujours faire le premier pas. Alors, on passe à côté d’un être qui surprend aussi bien par sa modestie que par sa capacité à égayer le monde par des traits, des lignes, des points et des courbes aux couleurs vives.
Dessinateur en architecture de formation, cet autodidacte vit dans un quartier du nord de Vendôme. Ses inspirations, il les puise aux sources des barres d’immeubles autour de lui, du rapport de l’homme au monde et de la philosophie. À travers ses toiles, il raconte l’histoire du temps qui passe, de la natalité et invite à une introspection qu’on s’autorise rarement.
Son aventure artistique a démarré il y a maintenant sept ans, un soir, au terme d’une journée de travail. Cette révélation n’était autre que l’éclosion de «cette passion qui sommeillait en lui et qu’il n’avait jamais eu le courage d’exprimer». Dès lors, il a commencé à peindre tous les jours. Très vite, cette activité créative s’est avérée correspondre à sa personnalité. «J’aime me lâcher, c’est très reposant ! D’où le côté quelque peu psychédélique de certains tableaux. D’autres sont plus construits, plus réfléchis…», raconte-t-il.
L’année dernière, en février, il a exposé ses œuvres à la Préfecture à Blois puis à la bibliothèque du parc Ronsard. Ces deux événements ont donné, aux Loir-et-Chériens et au public venu de toutes parts, l’occasion de découvrir l’autre visage de Ludovic. À première vue, ses productions font penser à Joan Miró ou aux peintures des aborigènes d’Australie. S’il est vrai que la comparaison avec le grand maître espagnol donne une idée de son talent artistique , elle ne l’enferme pas non plus dans le rôle d’imitateur. Le Vendômois a sa propre identité. Au-delà de toute ressemblance, son œuvre s’inscrit dans un répertoire original, acquis au gré d’expériences multiformes.
À force de travail et de persévérance, Ludovic a trouvé son propre chemin. Il peint d’abord pour le plaisir, dans un univers qui est à la fois son lieu de vie et son espace de création abstraite. Les deux se mêlent et forment un ensemble homogène et banal. Dans sa pièce à vivre, des toiles très diversifiées et pleines de fantaisies côtoient les meubles ordinaires.
Au quotidien, ses amis et abonnés des réseaux sociaux, à travers le monde entier, scrutent le moindre de ses posts.
Loin des musées fermés pendant la période de confinement et autres activités culturelles impactées par la crise sanitaire, sa page Facebook s’inscrivait parmi les passe-temps favoris des milliers d’usagers qui voyaient en ses productions des sortes d’étoiles du berger les guidant vers des lendemains meilleurs.
La seule langue qu’il parle, à la perfection, est le Français, mais grâce à une forme d’écriture artistique, il communique avec toutes les nationalités. «Ce qui me plaît surtout, ce sont les réactions des gens face à mes toiles. Chacun y voit quelque chose de différent et l’interprète à sa manière», confie l’artiste.
Pour rendre son art accessible, Ludovic vous invite, dès cet été, à découvrir, le temps d’un week-end, son atelier. Il est également possible de l’inviter chez soi, pour une exposition privée. Cette initiative est une grande première.
En attendant ces moments de partage, l’homme, qui peint en écoutant la musique de son âme, continue sa trajectoire, non pour changer concrètement le monde mais pour changer notre vision de la vie qui nous échappe parfois.
Son numéro de téléphone : 06 74 87 44 05
Rodolphe NDONG NGOUA