Crime contre l’humanité
Sale temps pour la planète et l’espèce humaine. Donald Trump et la tendance la plus conservatrice des républicains se retirent de l’accord de Paris, la COP21, qui avait des objectifs clairs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il tourne le dos à la planète en s’accordant le droit d’exploiter davantage les énergies fossiles, notamment le «charbon propre». Continuant sur sa lancée isolationniste, les Etats Unis se coupent l’herbe sous le pied et le leadership sur la diplomatie du climat se fera sans eux, laissant à la Chine et à l’Europe le dynamisme «vert». Les lobbies ont gagné et les climatosceptiques peuvent triompher malgré les signaux d’alertes de la plupart des scientifiques.
On connait la puissance de certains cercles d’influence qui agissent sur un déni malgré l’évidence pour une seule raison, le profit à court terme. C’est exactement le même schéma qui se produit avec Mosanto, le numéro 1 mondial des semences et sa molécule, le glyphosate présent dans le tristement célèbre Roundup, l’herbicide le plus utilisé dans les champs européens. En 2015, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) déclare cette substance génotoxique (c’est-à-dire pouvant compromettre l’intégrité physique) et cancérigène pour l’animal et probablement pour l’homme. Ses effets néfastes sur la santé émanent de l’organisation internationale de référence qui dépend de l’Organisation Mondiale de la Santé, en matière de cancer avec des scientifiques totalement indépendants.
La firme du Missouri refuse ces conclusions et brandit des études qui ne mettent pas en cause le glyphosate, affirmant par exemple que cette substance n’a pas d’effets nocifs sur la reproduction des animaux. Selon des emails internes et déclassifiés depuis par la justice américaine, la société agrochimique avait connaissance de la potentielle toxicité de son produit phare dés 1999 ! Le lobbying se met en place avec une science sous influence et des conflits d’intérêts au sein des institutions comme l’Agence européenne des produits chimiques qui considère que le principe actif du Roundup n’est pas cancérigène. Un débat de scientifiques existe mais ces agences réglementaires ne fondent pas leurs avis sur le même type de données que le CIRC. Pour beaucoup d’entre elles dont l’Autorité européenne de sécurité alimentaire, elles accordent un poids trop important aux études industrielles allant dans le sens des intérêts de Mosanto, inaccessibles à la communauté scientifique, sans aucune transparence.
On se retrouve dans le même cas que le lobbying du tabac dans les années 80 et 90, des réseaux d’influence agressifs qui ciblent directement les décideurs, les relations publiques et la propagande envers l’opinion avec en plus la contestation de la science. Mosanto c’est également le vivant, la firme produit 90% des OGM de la planète. Un quasi-monopole pour ses semences transgéniques brevetées avec passage à la caisse obligatoire chaque année pour chaque graine plantée. Le cadre est simple, ce sont les profits rapides avant notre santé, une attaque à la fois contre notre planète et contre la démocratie. Bienvenue dans le XXIe siècle, Donald Trump, opportuniste et démago, est effectivement bien de ce siècle.