Léger comme la céramique
Façonner l’argile pour laisser passer la lumière, à travers ses sculptures, l’artiste Jean-François Fouilhoux nous présente, à la Galerie Laurent Potier à Vendôme, ses dernières créations.
Ces œuvres fragiles, tout en mouvement, démarrent d’un mur d’argile, épais et massif où l’artiste construit, en des gestes puissants, un rempart imposant. Puis, l’action de ses mains vient en quelques secondes trancher avec un fil d’acier cette forme volumineuse. «Ce qui m’intéresse c’est de garder la trace de l’instant, la forme tranchée se fait sans hésitation pour conserver toutes les émotions et les sensations. L’hésitation s’inscrit dans la terre et se verra» détaille Jean-François Fouilhoux. Autant ce coup de lame se fait en 15 secondes sur une face, autant le travail sur l’autre face demande des heures, pour évider et aller au plus près de la forme désirée, une forme légère, délicate et fragile. Des créations aux allures diaphanes qui souvent peuvent se casser au moment de la cuisson. «Toutes les pièces sont cuites à plat, c’est une découverte que j’ai faite dans le temps car les cuire debout, la forme s’affaisse et ne donne pas le résultat escompté» poursuit l’artiste qui a commencé sa carrière par le dessin à l’école des Arts Appliqués de Paris, avec notamment Roger Plin, un professeur qui marquera sa carrière.
Même s’il a arrêté le dessin pour se consacrer entièrement à la céramique, ses œuvres sont comme des coups de crayon en 3D dans l’espace, tout en légèreté, comme les calligraphies asiatiques. Reconnu en Chine d’ailleurs, Jean-François Fouilhoux exploite le procédé du céladon, une cuisson à haute température mais dite réduite où l’oxyde de fer des émaux se transforme en ce bleu vert caractéristique. Une couleur qui apporte un supplément d’élégance et de finesse à ces pièces uniques et magnifiques.