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Une œuvre titanesque, un travail d’acharné.

louis-leygue-1Louis Leygue 1905-1992 Sculpteur Graveur dessinateur et grand artiste animalier du XXe siècle. Deux fois Président de l’Académie des Beaux Arts de Paris et membre de l’institut de France. Grand prix de Rome en 1931.

«Donner à voir de la sculpture, permettre au public de s’immerger dans cette appréhension particulière du monde »L.L.

Il était de la même génération qu’Alberto Giacometti, celle qui, après la mort de Rodin (dont le musée à Paris vient à nouveau d’ouvrir ses portes après de grands travaux), s’affirmait dans le mouvement d’avant-garde.

Il naît en 1905 à Bourg en Bresse :«D’un grand-père hôtelier, je conserve le souvenir de l’écurie située au fond de la cour. Un jour, on m’a assis sur un cheval. J’avais deux ans. Je me suis brutalement trouvé dans un domaine de fierté, d’immensité et d’enchantement qui ne m’a, depuis, jamais quitté. Enfant, j’ai toujours dessiné des chevaux »  L.L

Tout jeune homme, il apprend par sa mère les belles références, le respect du beau, Rodin, Renoir, Degas. Sa vocation s’affirme dès 16 ans. On retrouve un parallèle entre Le Corbusier, maître de l’architecture contemporaine, et Louis Leygue. L’architecte souhaitait réaliser des bâtiments conçus comme l’agrandissement de sculptures. L’artiste réalise ses œuvres en partant de règles établies pour l’architecture. C’est certainement cela qui retient l’attention quand on se retrouve au milieu de ces réalisations totalement modernes. Son travail étonne, questionne, amuse. Tout commence par un dessin, que l’œuvre soit figurative ou pas. Il se dit plus dessinateur que sculpteur. Croquis et dessins, dont il ne se sépare jamais, évoquent des chevaux, des voyages, la danse, la mythologie, le quotidien, et la femme. «L’instant saisi» en utilisant plusieurs techniques sanguine, lavis, plume, mine de plomb. A 18 ans, il rentre à l’atelier de Jules Coutan à l’École des Beaux Arts de Paris, et ce sera François Sicard qui l’initiera à la sculpture monumentale. Dès 1929, l’artiste devient l’élève de Paul Landowski. Il fut le premier à intégrer la sculpture dans l’architecture. Modernité et Tradition voilà l’essentiel de son œuvre titanesque.

«Le premier des apprentissages naît de l’observation. C’est cela de la poésie, prendre prétexte de l’occasion qu’on vous donne pour exprimer quelque chose. A première vue, la philosophie n’exclut pas l’ironie » L.L.

Après avoir été déporté en 1947, il cherche à concilier modernité et tradition lors d’expositions, de commandes publiques ou privées. 80 expositions en France de 1948 à 2009 dont le Musée Rodin en 1956, 58, 64, 70 et 75. En région Centre, 1967 à Orléans, 1974 et 75 à Vendôme puis, Chinon en 1979.
Son souci de l’architecture est évident. Sa collaboration avec les meilleurs architectes du XXe siècle le fait connaître  sur tous les grands chantiers de France et d’outre-mer.

«Le vide, le plein, la distance et le temps» L.L.

louis-leygue-2Sa grande facilité à l’écriture lui permet de communiquer sa culture, ses passions, ses idées et d’en faire profiter l’Académie. Il fut aussi un professeur qui confrontait la création contemporaine aux chefs d’œuvres du passé. Les élèves s’en souviennent  comme d’un homme généreux, jovial, plein d’humour et de gentillesse.

Rien ne lui résiste, de par sa nature et son tempérament. Il s’est exprimé dans le plâtre, le bois, la pierre, le bronze, le béton, le cuivre et le fer.
En 1986, Le sculpteur fait une donation importante  à la ville de Vendôme, Création de l’atelier musée Louis Leygue qui se situe à Naveil, tout proche de Vendôme. En pénétrant dans les lieux, on ressent immédiatement la simplicité de l’artiste et la grandeur de son œuvre bâtie avec des matériaux des plus modestes… une grande verrière, pas de superflu. C’est là, juste à côté de l’atelier de la Forge où il aimait travailler. A deux pas de la jolie maison de famille, le presbytère de la commune avec son joli jardin bien dessiné et ses buis ordonnés. C’est à Naveil que le couple Leygue aimait recevoir ses amis autour d’une table garnie d’une bonne cuisine. La vraie vie!

Cette collection de petits et grands trésors fera-t-elle l’objet dune présentation dans un autre musée dédié à Louis Leygue, en plein centre de la ville de Vendôme? On en rêve…

Pour en savoir plus sur la vie et les œuvres de Louis Leygue, rendez-vous :
• au Musée de Vendôme où une salle lui est réservée.
• L’atelier musée de Naveil n’est ouvert que sur rendez vous en saison estivale, se renseigner au Musée de Vendôme
• chez le Joailler Laurent Potier à Vendôme
• au Parc Ronsard et au Minotaure pour y voir une des œuvres de l’artiste : «Le cavalier tombé» et la sculpture en cuivre du monstre mythologique
• dans l’Église des Rottes pour les éléments du culte de l’église, l’autel et tabernacle.

Reportage Catherine Taralon
Photos Marc Broussard

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