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L’Etat et le service public face à l’exode rural

La vie ressemble à un théâtre… avec un public -les citoyens- qui suit les représentations, sans trop souvent connaître le programme… Désormais, la pièce administrative se joue dans un bus.

 

Acte 1. Désertification des campagnes. Les bureaux de la Poste ont fermé, puis les écoles, puis les permanences des impôts. Un panneau renvoyant d’abord le vers le chef-lieu cantonal, puis vers la sous-préfecture…

 

Pendant le même temps, les commerces tiraient le rideau cachant des vitrines réfrigérées ne contenant presque plus rien, le chaland ayant décidé d’aller porter son blé au veau d’or des grandes surfaces, près de gros centres-villes qui commençaient, à leur tour, à mourir. Comme il n’y avait pas encore de distributeurs de billets (DAB), la fourgonnette du Crédit Agricole (verte) ou de la Caisse d’Épargne (rouge) stationnait devant la mairie des communes dites «riches».

 

Bus administratif a Marchenoir 2 Acte 2. Maintenant, les grands-parents vont expliquer ces histoires à leurs petits-enfants en allant avec eux à la rencontre du Bus multiservices administratifs ou Maison de services au public itinérante (MSAP). Car la camionnette est revenue, mais bourrée de gadgets électroniques. La seconde de France a été lancée à Marchenoir, en pleine Beauce, pour la communauté de communes Beauce-Val de Loire, avant de s’arrêter dans toutes les communes du secteur administratif.

 

 

Caroline Sodoyer, animatrice de la MSAP itinérante, pourra répondre à toutes les questions concernant la CAF, la CPAM, Pôle Emploi, la Carsat pour les régimes de retraite, La MSA, la Mission locale, les déclarations de revenus, les démarches en ligne pour remplacer les services des préfectures, divers papiers administratifs tels que permis de conduire, carte grise, passeport. Elle conduit, de plus, le bus itinérant qui peut accueillir deux personnes en salle d’attente (sièges du chauffeur et du passager). S’il y en a davantage de public, on patientera devant le bus, même en plein hiver… car il y a de moins en moins de bistrots dans nos campagnes.

 

Acte 3. L’inauguration officielle a permis de mesurer la façon dont on va combattre l’exode rural dans les décennies à venir. Au final, on a fermé pour rouvrir. Mais trop de temps s’est écoulé entre la sentence et le coup de grâce. Saignée à blanc, la campagne s’est vidée. Comme les camions du Crédit Agricole et de la Caisse d’Epargne, le Bus multiservices n’aura pas la rentabilité suffisante pour survivre. Et quelqu’un décidera de réinstaller des permanences dans des maisons en dur. Comme avant… S’il reste encore des péquins, en Beauce ou ailleurs.

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