Vincent Dubois, la Maria des Bodin’s côté cœur
La vedette de l’inénarrable duo jette son fichu et se redresse le temps de petits concerts authentiques et généreux. Après Bueil-en-Touraine, Vincent Dubois reviendra chanter à Montrouveau en septembre.
Descendu de la scène de l’ancienne salle de gymnastique 1900, il est désarmant de simplicité : « Tu as aimé ? C’est gentil d’être resté jusqu’au bout ! ». Mais on en redemande, au contraire, et les petits rappels inscrits d’avance (Brassens) sur la feuille de route n’auront pas suffi à mettre tout de suite dehors un public enchanté au sens propre.
Dans ce qu’il appelle ses « concerts ordinaires » avec l’excellent musicien Didier Buisson, l’un des deux Bodin’s oublie qu’il est Maria… Ou presque. Il aime à plaisanter sur ce personnage de composition – de performance, même – qui l’a rendu si célèbre. « Toutes ces années, cette sacrée Maria m’en a fait baver, elle s’est emparée de mon corps… Ça fait trente ans que je joue la grand-mère et ben, je me suis fait avoir, je viens d’être grand-père ! »
Grand en vérité, Vincent Dubois occupe la scène comme un interprète sachant donner. Son Port d’Amsterdam aurait plu à Brel, Aznavour se reconnaîtrait dans sa Bohème que les gestes accompagnent. Aimant nos cousins du Québec, il donne une Complainte du phoque en Alaska bouleversante et Un gars pas ordinaire de Charlebois.
Bientôt les Bodin’s à Tours
Entre les chansons, il fait rire le public, gourmande Didier qui choisit une guitare… « on en change souvent, elles sont syndiquées ! ». Des commentaires ou présentations qui font le lien entre les titres. Il parle d’amitié pour chanter Gauvain Sers, « ce jeune chanteur qui fait du travail d’orfèvre », puis demande à la salle de «faire les cigales» pour Le tango corse.
Les amoureux de la chanson francophone sont comblés. Lynda Lemay, Zachary Richard (Travailler c’est trop dur), Polnareff, Souchon, Renaud complètent le récital. Du dernier, L’Oranger vient offrir – sur la fin – « les fruits sacrés de la liberté ».
Pour Vincent Dubois, cette tournée des petites salles (140 personnes à Bueil) permet de respirer un peu entre deux grands spectacles des Bodin’s. Ceux-ci seront d’ailleurs au Parc des expos de Tours en mars prochain. Un succès immense et très prenant pour le duo qui avait essuyé les plâtres de la nouvelle salle des fêtes de Bueil en 2005. À l’époque, La compagnie des Bodin’s était un peu plus tranquille !
Quant à nous autres Vendômois, il nous sera possible de voir et d’entendre Vincent Dubois et Didier Buisson courant septembre au Théâtre du Poulailler chez Hélène Maurice (Montrouveau) , autre chanteuse qui n’en finit pas de partager ses amis et de distribuer de la joie autour d’elle. Neuf petit mois, le temps d’un bébé… Comme c’est bon d’attendre cela !