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Editorial de mai 2016 : Beaucoup de doutes

Photo Alex Edito Le Président Barack Obama va prochainement passer la main et il souhaitait avant son départ de la Maison Blanche, accélérer le mouvement vers des accords fructueux pour le Traité transatlantique en cette fin du mois d’avril lors de sa tournée Européenne. Un Traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union Européenne qui rend dubitatif un grand nombre d’acteurs économiques et politiques. Quant aux opinions publiques européennes, elles ne sont pas non plus convaincues des bienfaits de cette accélération. Peut-être que le manque de transparence de ces accords rajoute au scepticisme ambiant.
Le Traité Transatlantique connu sous le nom de Tafta ou TTIP, espère supprimer un grand nombre de droits de douane et réunir des normes pour obtenir des échanges plus faciles. Souvent les tribunaux d’arbitrage associés au traité mettent en avant des chiffres, supposés être un avantage mais qui sont invérifiables. Difficile donc de se faire une opinion personnelle quand en plus on entend aucun dirigeant de pays européens à part Angela Merkel en Allemagne défendre le projet. Une opacité qui ne rassure
pas.

Plusieurs sujets sont délicats comme l’accès aux marchés publics, très déséquilibré entre les Etats Unis et l’Europe. Un autre point qui bloque la machine c’est l’agriculture avec une libéralisation totale des échanges. Alors que les agriculteurs et éleveurs européens sont en pleine crise avec la dégringolade des prix du lait engendrée par les sanctions contre la Russie, le TTIP menace de changer radicalement le fonctionnement des exploitations avec bien plus d’ingénierie génétique et de boeufs traités aux hormones. Le secteur est déjà mis à rude épreuve et l’on pourrait observer une accélération de nombreuses petites exploitations vers la faillite. L’harmonisation des normes agroalimentaires profiterait à celui qui en a le moins.

Les Américains souhaiteraient également revoir les étiquetages des terroirs et les indications géographiques protégées comme les AOC. Ces indications qui valorisent pourtant un savoir-faire et un territoire, les USA privilégiant les brevets, la protection ne se ferait donc plus sur l’origine.

Le Traité transatlantique, côté européen, pourrait être ratifié avec un accord mixte, c’est-à-dire à l’unanimité des 28 membres et par leurs parlements nationaux. Un risque vu le scepticisme de son opinion publique pour un traité qui semble important pour l’Union Européenne. La crainte que l’on pourrait avoir c’est qu’effectivement il nivelle par le bas les futures normes qu’elles soient agricoles ou environnementales. Des deux côtés de l’Atlantique, le TTIP va favoriser les géants mondiaux au détriment des petites et moyennes entreprises qui ne pourront rivaliser. Ces accords mettraient alors en difficulté des secteurs forts de notre économie directement en concurrence avec leurs produits
avec une probable domination américaine.

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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