Elsa et Elair : des œuvres à quatre mains
Associer deux artistes au domaine artistique apparemment différent, croiser leur pratique pour en extraire une œuvre unique, tel est le pari de Elsa et de Elair.
Du ciment pour la première, matière qu’elle traite comme une terre malléable et vivante, de l’inox pour lui, qu’il transcende en circonvolutions ascensionnelles. Elsa Genèse, de Boursay, maîtrise le ciment, matériau industriel habituellement dédié au bâtiment. Sauf que pour elle, il se plie à ses désirs artistiques et esthétiques. Associé aux résines qui lui donnent souplesse et résistance, le ciment se travaille telle une terre à modeler. La matière est ensuite sublimée en une sculpture dont l’armature métallique lui donne attitude et équilibre. Ses réalisations sont souvent monumentales, les corps, animaux (chevaux) ou humains, défient la pesanteur dans leur majesté brute et sensuelle. Les masses se perdent en une perspective verticale, oblique, debout ou affaissée, mais toujours dans une fierté d’exister.
Pour Elair, l’inox s’exprime par les espaces qu’il crée. La spirale ascensionnelle, sorte d’ADN s’enroulant sur le vide, explique l’acte artistique. Le cercle est la forme de la vie. La légèreté et la vibration sont les expressions du silence qu’inspire le travail de Elair.
En s’associant, les deux artistes croisent donc leurs volumes respectifs. La vie dans sa masse et ses racines transcendée par le rien et le vide créés et cernés par le métal, à travers une composition en duo, œuvre désormais unique, mêlés dans leur représentation esthétique. La lecture n’est pas une juxtaposition d’idées. Elle est composée, l’une dans le prolongement de l’autre, et inversement.