Editorial d’octobre 2016 : Trump par ci, Trump par là
Dans un mois, le verdict tombera… Qui d’Hillary ou Donald gouvernera le monde ! Car même si nous ne votons pas, l’élection américaine nous concerne indirectement. Un choix difficile pour les américains, un choix par défaut comme pourrait le dire certains.
Car si Donald Trump fait peur, Hillary ne rassure pas non plus. Beaucoup plus aguerrie au monde politique que son adversaire, la représentante du camp démocrate traîne elle aussi quelques casseroles. Nous voilà donc réduits à faire confiance à l’ex-première lady, piètre candidate mais seule capable de battre «le démon», sacré phénomène aux conséquences imprévisibles. Feu de paille hier, aujourd’hui c’est une réalité. Soutenu par les plus conservateurs, Donald Trump a fondé son succès sur le rejet des élites politiques traditionnelles américaines. On pourrait s’en féliciter. Simplement, il ne propose pas un programme bien réjouissant, même si celui-ci n’est pas clairement énoncé, des projets un peu brouillon sans analyse ni chiffres à l’appui!
Jouant avec les peurs, Trump veut lutter contre l’immigration, thème récurrent de sa campagne, allant jusqu’à déclarer construire un mur entre le Mexique et les Etats-Unis pour empêcher les migrants mexicains de passer la frontière. Et comble de l’ignobilité il promet que ce seront les mexicains qui
financeront ce mur. Sans parler de son attachement à l’isolationnisme des Etats-Unis qui n’ont pas la vocation d’assurer la paix à n’importe quel prix.
En fait c’est un candidat qui a beaucoup annoncé, surfant sur la démagogie, pouvant reculer comme il le veut sur certaines propositions. Une girouette qui ne suit pas précisément une ligne de conduite, changeant comme il le souhaite son programme. A la fois, réduire les impôts de la population américaine et des entreprises, tout en même temps promettre une modernité des infrastructures du pays qui en comptent énormément, autoroutes, ponts, …
Donald Trump ne fait pas peur qu’à l’élite intellectuelle américaine et à ses voisins mexicains. L’homme aux idées simplistes inquiète également les économistes du monde entier. Voulant lutter contre les fraudes et les abus au sein du gouvernement fédéral, il prévoit de réduire la taille de plusieurs ministères, notamment sa bête noire, l’Agence de protection de l’environnement, sans parler de son obsession du protectionnisme et du repli sur soi. Promettre également d’être le champion de la réduction du chômage mais sans en donner aucune clé, sans avancer de propositions. Fervent défenseur du
port d’arme comme la majorité des républicains, il durcit également sa position contre l’avortement, en se disant « pro-vie» et en voulant couper les subventions aux établissements qui pratiquent l’IVG.
On pourrait en rire si ce personnage restait aux «guignols de l’info» sur Canal+ mais à un mois du premier tour, on peut s’inquiéter des propositions de cet homme à la coiffure audacieuse. Démagogue, il semble loin de la réalité, loin de pouvoir calmer les tensions qui déjà nous menacent sans en rajouter une couche. Au secours Trump arrive !