Edito de mai 2019 : Changeons l’Europe
Plus d’Europe et l’aimer, c’est vouloir la changer. Beaucoup de consultations mais aucun pouvoir réel. Etre europhile sans ne rien vouloir modifier de ces institutions, c’est être dans le conservatisme alors que l’on s’aperçoit bien, au regard de ces dernières années, que l’euro-septicisme compte de plus en plus d’adeptes, laissant le champ libre aux nationalistes. Quand on est un simple citoyen comme je le suis, nous avons tendance à nous sentir isolés de toutes ces décisions prises à Bruxelles ou à Strasbourg, alors que nous devrions être au cœur de cet arbitrage, restant même pantois quand le parlement Européens s’appuie sur des lobbys pour ne pas amorcer les changements que nous attendons tous.
Alors faut-il s’atteler d’abord à l’Europe sociale ou à l’Europe fiscale ? Se contenter d’un grand marché sans bâtir une Europe puissante comme une Europe de la défense, développer une Europe de l’industrie également comme celle de la politique agricole commune, toutes ces propositions et bien d’autres doivent être débattues. Et la transition énergétique, on la fait quand ? Et les GAFA, ne peut-on pas trouver un moyen commun pour que ces entreprises numériques payent leurs impôts avec une véritable justice fiscale ?
L’Union Européenne réglemente la TVA mais laisse les pays membres libres dans une concurrence acharnée sur l’impôt sur les bénéfices, les revenus et les patrimoines. Impossible de convaincre les 27 pays membres, les institutions restent bloquées par cette règle de l’unanimité et donc aucune adoption d’impôt en commun. Lui donner les moyens finalement d’une régulation efficace de la mondialisation et lui permettre la transition vers un modèle équitable et écologiquement durable. Cela éviterait aussi que certains dirigeants de pays européens mettent sur le dos de Bruxelles des décisions qu’ils ont prises eux-mêmes ou bien de critiquer l’UE sur des réformes qu’ils ont envie ou besoin de faire chez eux. Un double discours que l’on entend souvent et qui, en définitive, n’est pas assumé. Sans ces changements et ces améliorations, les citoyens européens se détacheront de plus en plus de l’Europe, laissant le champ libre aux nationalistes, un chacun pour soi menaçant. Mais une chose est certaine, c’est en votant que ça changera et non le contraire…