Editorial de Octobre 2017 : Au départ, Luther…
Excommunié en 1521, Martin Luther entraine à sa suite une grande partie des princes allemands qui vont quitter l’Eglise catholique, permettant ainsi pour une des premières fois dans l’histoire de la chrétienté de s’interroger qu’en dehors de l’Eglise, il y a dorénavant un salut. La Réforme est prônée et reprise plus tard par le français Jean Calvin ou par l’écossais John Knox, une volonté d’un retour aux sources du christianisme et donc par extension un besoin de considérer la religion et la vie sociale d’une autre manière. Privilégier la Bible et le rôle des laïques, c’est tout le mérite de Luther d’avoir lié le christianisme à la modernité de l’époque, commençant ainsi le courant humaniste. Martin Luther quitte les ordres monastiques et se marie. Pasteur devient un métier et non plus un état hors du monde pour une élite mais dans la réalité de tous les jours pour chacun.
La vérité n’est donc plus une réalité divine exprimant un ordre naturel, elle n’est plus incarnée par des rois ou des papes qui en seraient les détenteurs. Ils n’ont plus à exiger le respect, ils doivent se faire respectables. C’est un bouleversement certains. En Allemagne comme partout en Europe, le premier geste des Réformateurs avec l’aide de l’imprimerie de Gutenberg, est la traduction de la Bible en langue vulgaire, celle du peuple, montrant ainsi qu’elle ne fait mention ni des saints, ni du culte de la Vierge, ni du Purgatoire.
La fin du Moyen Âge, le début de la Renaissance, une période charnière où la Réforme protestante transformera l’Europe en champ de bataille, en guerre civile en France et qui contribuera aux bouleversements intellectuels et politiques des Lumières pour donner naissance à nos démocraties modernes. Changer les idées comme l’organisation économique et politique, changer aussi les modes de vie, une révolution en somme.