Éditos

L’anniversaire du bouledogue

Par une journée froide et glaciale de janvier 1965, amis et ennemis, tous sont présents le long du trajet pour rendre un dernier hommage à celui qui leur a donné le courage de résister jusqu’au bout, dernier rempart à la barbarie nazie. Il faut voir les images émouvantes de cette procession, ce cercueil de chêne recouvert du drapeau britannique parcourir les rues de Londres avec le faste dû à un souverain, descendre la Tamise où les grues s’abaissent comme en signe de recueillement le long des berges. La vie de Winston Churchill ne se résume pas bien sûr aux cinq années de la Seconde Guerre mondiale, ce personnage politique a marqué le XXe siècle de son empreinte ineffaçable.

En effet, en 1940, quand il devient premier ministre, Churchill a déjà 65 ans et plusieurs vies auparavant, un homme multiple. Né en 1874, au château de Blenheim, dans l’une des familles les plus célèbres du Royaume-Uni avec son ancêtre le premier duc de Marlborough, vainqueur de Louis XIV en 1704. Winston est le fils de Lord Randloph Churchill, fougueux et inclassable politicien et de Jennie Jerome, américaine mondaine et frivole qui a de nombreux amants titrés dont le futur roi d’Angleterre Edouard VII.

Surnommé par ses proches Le petit Bouledogue, Winston Churchill suit une scolarité chaotique, indiscipliné, agité et bagarreur avec des bulletins scolaires épouvantables au célèbre collège Harrow. Cependant, profondément malheureux avec une santé tourmentée, il souffre de l’absence de ses parents. Ne pensant pas en faire quelque chose, Randloph Churchill le dirige vers une carrière militaire. L’action est en fait ce qu’il lui fallait, Winston se distingue dans toutes les disciplines. Après le décès de son père, il parcourt l’Empire Britannique, court les guerres et les révoltes, s’engage sur tous les fronts, de Cuba à l’Afrique du Sud en passant par l’Inde ou le Soudan. Cela lui forge son esprit, aidé de l’alcool et du tabac, sans oublier l’écriture.

Correspondant de guerre, il envoie un grand nombre d’articles aux journaux qui contribueront à sa renommée. Cinq années à parcourir le monde, il revient en Angleterre après son évasion réussie en Afrique sans une égratignure, mais avec trois livres sous le bras relatant ses campagnes militaires. Sa notoriété va lui permettre de s’engager en politique, devenant à 26 ans, député sous les couleurs, comme son père, du parti des conservateurs au pouvoir, puis il rejoint les bancs de l’opposition libérale. S’enchaînent plusieurs postes ministériels dès ses 32 ans, ministre de la Marine ou secrétaire du Home Office…

«Jamais nous capitulerons» répète-t-il en accédant au poste de premier ministre en 1940 et face à un chancelier allemand qui semble invincible, Winston Churchill se dresse contre lui et, seul en Europe, ose lui tenir tête. Sa résistance acharnée va changer le cours de l’histoire. Il a su fédérer petit à petit autour de lui, le peuple britannique comme les alliés. Sa force de persuasion associée à une volonté de vaincre à tout prix fait de lui une légende, un exemple et une lumière qui, aujourd’hui, nous seraient bien utiles. Évidemment, nous vivons une autre époque, 80 ans après, mais en ce début d’année où les vœux prolifèrent, souhaitons-nous des hommes politiques visionnaires dans notre monde incertain…

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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