Forte de ses 20 ans, La Fondation du Patrimoine déborde d’idées et de punch
D’un château au dindon de Sologne, en passant par un lavoir ou une église, l’inventaire est sans limites…
Quelles différences y a-t-il entre un moulin, une gentilhommière, un château ou un castelet, un pigeonnier, des abeilles, une locomotive ancienne, un lavoir, une grange, une église ou le dindon de Sologne ? Aucune ! Ils peuvent, tous, être inclus dans la liste et l’inventaire des possibilités de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine national, bâti, mobilier et naturel, et, plus particulièrement, du patrimoine non protégé par l’État.
Avoir choisi la Vieille Halle de Bracieux pour fêter le 20e anniversaire de la Fondation du Patrimoine régionale et les 13 ans de celle de Loir-et-Cher, a été un symbole fort auquel ont été sensibles les invités de la municipalité de Bracieux, dirigée par Francis Guillot, et de Pascale De Surmont, déléguée départementale de la Fondation du Patrimoine de Loir-et-Cher.
Isabelle Gasselin, vice-présidente du Conseil départemental, en charge de la Culture, et donc du Patrimoine, plusieurs maires et élus, à titres divers, ont suivi, avec attention, les explications de la déléguée départementale après les mots d’accueil du maire bracilien.
« On doit protéger, au maximum, le patrimoine existant pour le transmettre aux générations qui arrivent. Fort heureusement plusieurs émissions de télévision, type «Des racines et des ailes» ont sensibilisé les Français aux richesses qui les entourent dans leur vie quotidienne. N’oublions pas qu’en plus des quelque 66 millions de Français, il y a plus de 70 millions de touristes/an qui viennent s’imprégner de notre culture, de notre savoir-faire architectural, de nos modes de vie. En France, 25.000 labels attribués ont permis de libérer plus de 2 milliards d’euros en travaux, assurant même la survie de certaines branches de métiers et la sauvegarde d’un patrimoine de proximité géré par toutes les catégories sociales de l’échiquier national. Cela permet, aussi, de travailler avec des apprentis du CFA, comme pour La Maison éperonnée de Chailles, en cours de restauration. Les chantiers, quand ils sont aidés, offrent aussi à certaines municipalités la possibilité d’alléger leurs investissements, notamment pour les églises. L’exemple de Montlivault est le plus réussi » précisa Pascale De Surmont, qui salua toute son équipe de bénévoles, ainsi que ses partenaires dont l’association des Vieilles Maisons de France. 305 projets privés et 75 souscriptions publiques, le tout pour un montant de 22 millions d’euros en travaux (voir le site : www.centre.fondation-patrimoine.org ou écrire à centreest@fondation-patrimoine.org) ont été soutenus en Loir-et-Cher. Ainsi, 651 emplois ont été créés ou maintenus en 20 ans dans le département.
Récemment membre de la fondation, Serge Touzelet, qui a succédé à Claude Hernandez, va partir en croisade pour trouver des mécènes nouveaux (7 à ce jour, à savoir l’entreprise Guèble, la polyclinique de Blois, Super U de Selles-sur-Cher, Le Crédit agricole Val de France, Saint-Gobain Archives, la Fédération française du bâtiment, la société BCD), afin de doubler, au moins le groupe actuel. Il a précisé qu’il y avait un travail de longue haleine en information, contacts, et que cela pouvait déboucher sur une vraie culture d’entreprise, en sensibilisant tous les employés, à condition de pouvoir être reçu, une première fois, par les chefs d’entreprises fort sollicités, par ailleurs.
Enfin, l’accent été mis sur les successions en déshérence, ce qui réduit les recettes en provenance de l’État, notamment.
Isabelle Gasselin salua les excellentes idées de feu André Malraux en matière de sauvegarde des bâtiments et autres secteurs, avant de rappeler le soutien du Conseil général, puis départemental, depuis le début de l’aventure, avec une enveloppe, non par devoir, mais par amour du patrimoine, de 21.850 euros, en 2016, ce qui se traduit, depuis 20 ans, par une aide de 2.700.000 euros, tout de même.
Chacun des neuf délégué(e)s locaux expliqua, alors, ses fonctions et le rôle joué dans son secteur, avant qu’un hommage ne soit rendu au travail de la permanente régionale, Ludivine Hubert, et à tous les bénévoles actuels et à venir. Pour mieux faire connaître La Fondation, un carnet de timbres a été édité à l’occasion de ce 20e anniversaire avec 8 réalisations en région Centre-Val de Loire, dont une pour le Loir-et-Cher, via le moulin de Saint-Firmin-des-Près en Vendômois.
Une exposition de photos prendra place sur les grilles du jardin du Luxembourg, du 17 septembre prochain au 15 janvier 2017, et la cérémonie marquant l’attribution du 1.500ème label en région Centre-Val de Loire aura pour cadre le château de Chambord, à la rentrée de septembre.
Et qui pourra ou osera affirmer ensuite que le Patrimoine ne vit pas !
Richard MULSANS