Un tableau qui retrouve sa place

Peut-être le plus grand tableau que possède Vendôme, «La Descente de Croix» chef d’œuvre du début du XVIIe siècle, de près de 4 mètres sur 3, retrouve sa place à la Trinité après une restauration minutieuse.
Élus et sous-préfet présents avec également les présidents des différentes associations culturelles de la ville ainsi que Philippe Rouillac, commissaire-priseur de Vendôme qui a pu, afin de mieux l’apprécier encore, raconter l’œuvre offerte à l’origine par Le Forestier à la Communauté du Calvaire. «Composition classique mais avec des associations de couleurs extraordinaires. Jusqu’en 1810-1815, il faut regarder les mains des personnages, c’est ce qui est le plus difficile à réaliser car c’est là que se donne la vie et cela ne trompe pas».
Divisé en trois parties, le tableau met en scène dix personnages et deux anges, le Christ juste décroché de sa croix au centre. «Recueilli sur un grand drap blanc étincelant marqué de quelques tâches de sang qui rappelle la souffrance, sa tête penche sur la droite, son abdomen est assoupi mais son bassin jusqu’aux genoux forme une brisure avec ses jambes» poursuit l’érudit. Turban, drapés aux couleurs chatoyantes, toutes ces peintures sont naturelles, le bleu, signe de pureté est du Lapis-Lazuli broyé qui vient d’Afghanistan, le blanc vraisemblablement de l’os broyé quant au rouge sur les vêtements de Jean ou Nicodème vient du cinabre, minerai récolté en Espagne. «Il reste un mystère, ce globe crucigère à côté des armes du commanditaire du tableau, un symbole du Regalia de la royauté française» conclut, interrogatif, Philippe Rouillac.