La taupe d’Aquitaine (Talpa aquitania)
Découverte d’une nouvelle espèce de mammifère en Loir-et-Cher
La découverte d’un Hantavirus Nova sur une Taupe en Hongrie a conduit les scientifiques français à le rechercher dans notre pays.
En 2013, il s’avère que cet Hantavirus est bien présent en France, mais uniquement sur les populations de taupes du nord. D’où l’idée de l’existence, dans le sud, d’une espèce cryptique (espèces qui se ressemblent mais qui ne se reproduisent pas entre elles) à la taupe européenne que l’on pensait jusqu’ici exister sur l’ensemble du territoire national. En 2017, une équipe du Muséum National d’Histoire Naturelle décrit la nouvelle espèce : la Taupe d’Aquitaine.
La limite de séparation des deux taupes passant approximativement par la Loire, les naturalistes du Loir-et-Cher se mettent en quête de cadavres au sud du fleuve. Si la Taupe d’Europe possède des yeux visibles, ceux de la Taupe d’Aquitaine sont clos. De plus, une caractéristique de la seconde molaire supérieure sépare plus nettement les deux espèces. Durant quatre années de collecte toutes les taupes analysées étaient du type Taupe d’Europe.
En mai 2022, à Fougères-sur-Bièvre, un chien rapporte à sa maîtresse deux cadavres de taupes. Une scientifique du Muséum National d’Histoire Naturelle confirmera qu’il s’agit bien de taupes d’Aquitaine. Une remarque s’impose : dans le sud de notre département les deux espèces de taupes cohabitent. Le Loir-et-Cher compte désormais une espèce supplémentaire de mammifères.
Ainsi en 2022, les naturalistes locaux en dénombrent 64, auxquels il peut être ajouté 10 espèces exotiques vivant en milieu naturel, ou repérées en transit.
Propos d’un collectif de naturalistes du Loir-et-Cher