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Edito de février 2020 : Démocratie en danger

photo alex pour edito depuis mai 2019 Il y a 70 ans, l’intellectuel britannique, Georges Orwell disparaissait. Des livres devenus des classiques qui décryptent aussi bien le totalitarisme et sa mécanique que la surveillance numérique mondialisée et les «fake news», un écho finalement aux conditions de la démocratie d’aujourd’hui. On croit à ce grand concept politique hérité de la Grèce antique en le définissant comme sacré, presque intouchable. Car, si étymologiquement, la démocratie c’est le pouvoir par le peuple (demos : peuple, kratos : pouvoir), on peut s’inquiéter de certains courants qui nous en éloignent de plus en plus comme les GAFA, hors de contrôle, qui siphonnent la souveraineté des États. Le nombre d’utilisateurs les met en effet à la dimension de véritables nations, puissances économiques sans redistribution. L’utilisation sans contrôle réel des données privées, l’enfermement dans des réseaux où tout le monde pense pareil et la capacité de ces monstres économiques à s’exempter de la contribution par l’impôt fait de ses entreprises surpuissantes le Big Brother d’aujourd’hui.

 

Il suffirait de se couper de tout cela mais, à titre individuel, il est quasi impossible de s’en passer, une absence d’alternatives en somme. Ils se sont rendus indispensables et accentuent les dérives. Dernier exemple en date, il y a un an, pour les «Gilets Jaunes» les pages facebook où ils retrouvent leurs amis grâce à des algorithmes qui favorisent les échanges amicaux est le seul instrument crédible d’information à leurs yeux par rapport à l’information fournie par les médias professionnels. Ainsi, chaque jour, des flots de messages de haine et d’images truquées circulent sur les plates-formes numériques, le débat démocratique est pris au piège des GAFA en somme. Autre technologie qui se développe à grande échelle et qui demanderait également un encadrement : la reconnaissance faciale. La généralisation de ces technologies pourrait être préjudiciable à nos libertés, quels usages acceptables ou non pour demain ? Plaidons là aussi pour un large débat public…

 

Car la politique et plus particulièrement la démocratie, est un acte de parole, le temps du débat puis de la décision qui s’ensuit. Elle est cet ordre politique qui n’est fondé sur aucun ordre naturel, ni religieux, ni idéologique, ni philosophique, elle n’est qu’une réflexion ouverte pour vivre en commun et pour le bien de tous. Et pour avoir cette concertation, ce discernement, cette observation, ces avancées technologiques et économiques pour tous, il faut un peuple éclairé, éduqué, formé. Il y a dans la démocratie une exigence : le peuple doit être instruit. C’est bien là le nœud du problème. La domination économique des GAFA en contournant les règles fiscales habituelles à toutes les entreprises, privent les différents pays démocratiques de recettes. Des sommes qui manquent pour mettre en œuvre des projets d’intérêt collectif, l’enseignement entre autres. Le citoyen démocrate s’opposerait alors, à tout ce qui pourrait fragiliser la possibilité de continuer la vie commune. Car, finalement, la démocratie c’est le pouvoir de vivre ensemble, tout simplement en donnant les moyens à tous de débattre.

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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