Éditos

La tête dans les étoiles

Le 22 juin, la fusée Longue Marche-2C décollait depuis la base de Xichang, emportant avec elle un satellite franco-chinois pour observer les sursauts gamma des émissions d’énergie qui se réalisent lors de la mort d’étoiles géantes afin de nous éclairer sur l’histoire de l’univers. Au-delà de cet événement qui finalement n’en est pas un car, de 67 lancements en 2023, la Chine en prévoit plus de 100 cette année. Les grandes puissances, disons l’Amérique du Nord et la Chine principalement, continuent à accroître leurs capacités dans l’espace au fur et à mesure des années. Des programmes spatiaux qui prennent la forme de compétition démontrant les savoir-faire technologiques et scientifiques.

Arrivée récemment dans la course, la Chine a envoyé son premier astronaute (taïkonaute) dans l’espace en 2003, là où les Américains et les Soviétiques occupaient l’espace en 1961. Mais, en quelques années, elle a su accélérer le mouvement grâce à un pouvoir autoritaire qui fixe des échéances, comme pour ces équipages qui se relaient pour une présence continue au sein de leur station spatiale Tiangong-2. L’exploit également en 2019 de cet engin chinois qui s’est posé sur la face cachée de la Lune tout comme l’a réalisé leur petit robot en 2021 à la surface de Mars.

Alors que les temps sont aux économies pour la Nasa, Les USA utilisent de plus en plus de sociétés privées comme SpaceX du grand mégalomane Elon Musk qui vient d’effectuer début juin un quatrième vol d’essai de sa fusée Starship, entièrement réutilisable, en réussissant non seulement l’amerrissage du premier étage, mais aussi du vaisseau après sa descente depuis l’orbite. Car le monde ne suffit plus aux milliardaires, la conquête de l’espace est en compétition, elle-aussi.

Ne cachant pas son amertume, la Chine veut rivaliser et se lance le défi d’accélérer encore davantage. Elle a pour elle ses investissements, des ingénieurs compétents et un système politique constant dans la durée, restant la seule puissance pouvant rivaliser aux avancées des États-Unis et leurs lanceurs réutilisables. Pékin compte envoyer deux astronautes chinois sur la lune d’ici à 2030, mais la mission américaine Artemis-3 qui doit renvoyer, elle aussi, des hommes sur sa surface pour la première fois depuis la fin du programme Apollo pourrait lui griller la priorité. Cependant, l’Amérique prend du retard de développement comme cela se dessine en ce moment avec, entre autres, un alunisseur commandé à SpaceX !

Aujourd’hui, la Chine est accusée par les États-Unis, notamment Bill Nelson, patron de la Nasa, de déguiser son programme spatial militaire sous les apparences d’un programme civil. Ce qui est sûr c’est que son objectif est bien de dépasser la puissance américaine sur la terre comme en l’air, voire au-delà de l’atmosphère. Car, plus encore que l’espace, la Chine s’attache également à développer toute une économie entre zéro et 3.000 m d’altitude pour les drones et autres taxis volants comme son véhicule autonome qui peut emporter deux passagers sur de courtes distances, présenté au dernier salon du Bourget avec l’ambition là aussi d’être le leader mondial de ce moyen de locomotion du futur, de demain en somme.

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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