«Tableaugraphie» à Sargé-sur-Braye
L’association «Les Amis de Sargé du Perche» programme pour le mois d’août, à la Galerie 66 de Sargé-sur-Braye, une exposition consacrée à une artiste locale, Françoise Albertini, installée aux Roches L’Evêque.
Francoise Albertini travaille dans l’abstrait et son œuvre ne va ainsi pas dans la facilité de l’approche que nombre d’entre nous peut avoir d’œuvres figuratives peintes, sculptées ou autres pratiques artistiques.
Il s’agit pour chacun de se laisser emporter par le regard, sans référence précise à une connaissance ou une pratique préalable, d’oublier ce que nous sommes pour nous laisser pénétrer par l’expression du tableau, de l’œuvre observée. Chacun est libre de ce ressenti, sans se soucier du regard des autres en se faisant confiance.
«Tableaugraphie» par Françoise Albertini
«Ce mot, en substitut à «calligraphie» dont l’étymologie fait référence à l’écrit. Ce mot tout simplement par souci de justesse. Je prends ici le mot tableau, dans le sens de support, et laisse au mot graphie, son sens premier. Rien de figuratif, aucune écriture ou mot caché, aucun message, même subliminal» explique l’artiste Françoise Albertini.
«Au départ, un défi, poursuit-elle, aussi présomptueux, orgueilleux, fou, que cela puisse paraître. Jouer, grâce à ces graphies, avec la densité du noir, c’était là mon idée, mon ultime but ; et le faire en grand, car j’étais habituée au petit, au mieux au moyen format.
Pour ceci, il me fallait un support autre que l’habituel papier, fut-il quelques fois des plus nobles. La toile a été d’emblée envisagée, de façon même irréfléchie car c’était sans compter avec cette âpre matière sur laquelle les égratignures des becs de plume sont autant d’agressions contre lesquelles elle se défend en se montrant le plus souvent rétive, pelucheuse, molle ou tendue ; rarement lisse ou merveilleuse de douce unité. Cette toile me force à un travail déroutant, une lutte constante en regard du rythme répétitif que la graphie impose. Je doute avoir atteint mon but, mais cela fait partie du jeu, n’est-ce pas ? Alors, voilà, j’ose aujourd’hui livrer cette suite de 9 toiles qui peuvent être regardées dans leur ensemble, par groupes de 3, ou séparément.
Leur présentation ? C’est votre imagination qui la suggérera, elle vous appartient. J’ai bien sûr la mienne, toute relative. Je souhaite votre réflexion. J’espère… votre émotion.» conclut Françoise Albertini.