Arts et culturePatrimoine

Chefs d’œuvre en péril

Le Vendômois, le département et la région s’enorgueillissent de monuments et d’un patrimoine historique, public ou privé, qui dessinent les paysages et forcent l’admiration. Pourtant, en proie aux affres du temps, certains édifices sont toujours dans l’attente d’une impérative restauration. Malgré les bonnes volontés de nombre d’associations et diverses mobilisations.

Interdite au public, posée au centre de la petite bourgade de Choue en Perche vendômois, à quelques encablures de Vendôme, l’église Saint-Clément, avec son magnifique clocher, en impose pourtant. Mais son état de délabrement est tel que les offices n’y sont plus célébrés. Historiquement, le bâtiment a abrité la formation des futurs prêtres par l’abbé Bailley, et le curé d’Ars y a fait ses armes. Ce dernier fut nommé patron de tous les curés par Pie XI en 1929.

Un espoir cependant, la municipalité a décidé de se lancer dans un grand projet de restauration, appuyé par François Gaullier, l’édile de la commune. Chœur, clocher, nef… la facture est lourde. Pour y faire face, la Drac, la Fondation Stéphane Bern et la Fondation du Patrimoine ont été sollicitées. D’autant que, inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1988, l’église recèle en son sein quelques trésors : des vestiges de peintures murales du XVIe siècle ou encore un bas-relief de la résurrection du Christ datant de 1716.

Autre ombre au tableau du patrimoine loir-et-chérien, l’église Saint-Oustrille, à Montoire sur le Loir. Au pied des ruines du château, elle est encerclée par un flot de barrières pour éviter la chute ou le glissement des tuiles de sa toiture parsemée de trous béants. Bâtie au XIIe siècle, agrandie au XVe, elle fût tour à tour fortin pour les protestants, habitations privées, local pour blanchisseuse, ferblantier ou marchand de vin.

Les dégradations sont telles que son inscription aux monuments historiques lui a été refusée en 1945, mais reconnue comme monument historique en 2020, elle est désormais propriété communale. Malgré les nombreuses opérations et manifestations pour orchestrer une campagne de restauration, son devenir reste à l’ordre du jour. Une souscription auprès de la Fondation du Patrimoine s’est ouverte en 2019 pour boucler un plan de financement de la couverture et de la voûte à hauteur de 400 000 euros et un acquéreur privé s’est manifesté auprès de la mairie en février dernier. Place Clémenceau, certains paroissiens s’y verraient bien célébrer des cérémonies. «C’est un cadre d’exception, il mérite de retrouver sa vocation cléricale, souffle Jean-Claude à la sortie de la messe dominicale.

Vendôme en lumière

Un peu de lumière dans ce triste panorama. Le château de Vendôme va bénéficier de fonds de France Relance, un plan mis en œuvre dans le cadre de la reprise de l’économie post-Covid. Pas moins de 900000 euros pour des travaux imminents et dont l’achèvement est prévu pour fin 2023.

Partout sur le territoire, les bonnes volontés se mobilisent pour sauver ce passé qui nous raconte. Saluons, en autres, les bénévoles de l’association Résurgence qui croulent sous les appels d’urgence pour le sauvetage de sites à Vendôme, Fréteval, Saint-Amand-Longpré ou au Plessis-Dorin. Vastes et nobles chantiers.

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