Jeanne-Noëlle Boillot, la couleur et la pensée
C’est une petite expo charmante d’une quinzaine de tableaux qui vous attend dans l’une des nombreuses boutiques de brocante et déco de La Chartre. Lola Bornand s’est acoquinée avec Michel Boillot, le peintre-céramiste le plus ancien de la place pour mettre en lumière les œuvres de son épouse, décédée en 2020.
Née Flandrin – de la famille des peintres qu’on retrouve à Orsay et de nombreux autres artistes -, parisienne pur jus, Jeanne-Noëlle arrive en couple à La Chartre en 1964. Elle n’aura pas fêté les 60 ans de sa présence ici mais son souvenir est toujours là, notamment dans ses toiles très colorées de scènes variées, parfois ornées d’une pensée de sagesse naïve. «Guerre, arrête-toi ! Ecoute la voix de la paix… Le bonheur» sur un format long de type Chagall, ou «refuser la fin du bal» en légende d’une scène aux danseurs multicolores. Plus poétique encore avec une femme comme jaillissant d’un bouquet où les bleus dominent : «La femme sort de la nature, elle l’aime et la protège, la lune est sa confidente.»
Pour Lola, l’inspiration serait presque celles des fameux Nabis, ces peintres post-Gauguin qui jetaient sur la toile les couleurs de leurs pensées. « Je l’ai découverte par ses tableaux, tout comme le fait qu’elle était parisienne. ça répond vraiment à mon envie de faire connaître grâce à ma boutique des artistes qui ont pris racine ici… Il y a des gens qui n’osent pas forcément aller en galerie et qui aiment les voir comme ça.»