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Edito de Mai 2018 : Un pacte d’encre et de sang…

Photo Alex Edito

Réservé auparavant aux baroudeurs, «aux durs à cuire», à ceux qui voulaient se démarquer, depuis quelques années, le tatouage s’est largement démocratisé dans notre société. Pas moins de 16% des Français sont tatoués en 2017, plus de femmes que d’hommes avec 1/3 chez les 18-24 ans. Les boutiques de tatouage se sont montées à une vitesse folle, un nouveau marché florissant. Personnaliser son corps par une phrase résumant sa philosophie de vie, le prénom d’un conjoint, un dessin tribal ou un graphisme original, c’est ne pas être comme «l’autre» et modifier définitivement la représentation de soi. Une volonté de se singulariser, de se réapproprier son enveloppe charnelle et faire de sa peau une sorte de mémoire des repères de sa vie et de ses engagements. Une empreinte aussi pour certains de la trace d’un évènement du passé, soulignant le côté indélébile du souvenir.

 

Jusqu’il y a quinze ans, les tatouages étaient réalisés pour la plupart par des amateurs, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le tatoueur est professionnel, avec des normes d’hygiène et de déontologie très surveillées par l’administration. Mais si ce marquage se veut éternel, les raisons qui l’ont inscrit à vie sur votre chair ne demeurent pas toujours.

 

Beaucoup le font trop jeunes, ou à des endroits trop exposés, comme ces dessins qui se prolongent sur le cou ou les mains. Pour une multitude de prétextes, beaucoup réalisent trop tard leur erreur, lors d’une candidature dans une administration par exemple. Un tatouage promeut généralement dans le présent une figure ou un événement du passé et peut devenir insupportable, voire désuet à la longue.

 

Mais faire marche arrière a un prix, souvent onéreux pour le portefeuille et douloureux dans la chair, bien plus que le tatouage. Il a été conçu normalement pour la vie et si un professionnel l’a réalisé, il est bien plus compliqué et fastidieux de le faire retirer. Plusieurs méthodes sont proposées, comme l’excision chirurgicale, la plus radicale. La pratique du laser est progressive et demande de nombreuses séances car le faisceau vient fragmenter les pigments de l’encre afin qu’ils soient éliminés par l’organisme. Le coût de ces opérations est proportionnel à la qualité, la quantité et la profondeur de l’encre originelles. Avec un laps de temps de quelques mois entre chaque séance, il faut se montrer patient. Et les zones les plus douloureuses à tatouer s’avèrent encore plus une torture pour effacer ce marquage désormais obsolète. Voire pire selon les spécialistes et surtout sans garantie de résultat.

 

Reste la solution du cover-up, une technique qui consiste, quand c’est possible, à recouvrir un tatouage par un autre. Certains professionnels se sont spécialisés dans ce domaine. Bien réfléchir en amont à son tatouage, c’est aussi consulter de nombreux tatoueurs pour être certain du bon aloi de cette marque indélébile sur votre corps. Une confiance qui doit s’installer avec le professionnel, souvent un artiste, car des tatouages de serpents qui ont le mordant d’un ver de terre, ça s’est déjà vu…

Alexandre Fleury

Il est partout ! Assemblées générales, événements sportifs et culturels, reportages, interviews, portraits… à lui seul, il rédige la moitié des articles du journal. C’est la figure tutélaire de la rédaction et il répond toujours avec le sourire aux très nombreuses sollicitations. Une valeur sûre, qui écume le Vendômois par monts et par vaux et connaît le territoire par cœur.

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